Qu’est-ce que j’ai vu au long du voyage au Congo ?
Visite du Conseil Général et du Réseau Educatif International Congo, 15 – 30 mai 2023
EXPRESSIONS LIBRES DES PARTICIPANTS
J’ai vu des élèves qui sont sages et sympathiques, qui portent de beaux uniformes, aucune distinction entre riches et pauvres, entre classes sociales dans les écoles de la CND.
J’ai vu des sourires innocents et des yeux clairs d’enfants, même si derrière ces sourires et ces yeux se cachent de jeunes cerveaux déjà remplis de connaissances sur la guerre, la lutte contre l’injustice et la défense du droit des femmes.
J’ai vu des enfants qui sont fiers de leur origine ethnique, fiers d’un pays riche en terres et en minerais, mais qui souffrent aussi de la douleur d’un pays envahi, pillé par l’exploitation minière injuste.
J’ai vu des salles de classe bondées et manquant de lumière, des cours de récréation ne sont que poussière rouge et écrasées de soleil, des toilettes manquant d’eau, des élèves qui viennent à l’école sans livres. Pourtant pendant les cours, à travers de brèves conversations, j’ai perçu en ells/en eux un fort désir d’apprendre, d’aller plus loin, de connaitre le monde d’ailleurs. Je crois qu’ils réussiront dans l’avenir.
J’ai vu des enfants qui lisaient des poèmes de paix, chantaient des chansons de paix en rêvant d’un pays sans guerre ni violence.
J’ai vu des professeurs qui restaient tard à l’école, profitant des derniers rayons du jour pour finir de corriger les cahiers des élèves. Les pannes de courant ne les empêchaient pas de s’acquitter de leurs responsabilités.
J’ai vu des cahiers d’enseignement qui étaient soigneusement rédigés à la main; les leçons bien préparées, montrant clairement la minutie du travail des enseignants. J’ai vu des professeurs enthousiastes et créatifs, qui aiment leur métier, aiment les enfants, qui donnent des cours avec passion, même si derrière eux il y a non seulement un tableau noir mais aussi d’innombrables soucis de la vie de famille, du salaire insuffisant, du manque d’outils pédagogiques d’un système éducatif sans avenir en vue.
J’ai vu des murs abimés, des barres de fer tordues, des pages de livres brûlées, éparpillées… des restes de l’incendie qui a laissé une blessure indescriptible dans le coeur de beaucoup de personnes.
Mais j’ai vu aussi, derrière tout cela, que l’amour humain, la solidarité, le partage fraternel se sont manifesté et ont allumé un feu d’espérance, la lumière de la foi en Dieu qui protège toujours ses enfants dans la tribulation.
J’ai vu des gens qui chantent et dansent, malgré la dureté du milieu et les difficultés de la vie.
J’ai vu beaucoup de huttes en lambeaux, des maisons en argile des deux côtés de la route, sans électricité ni eau. Quand la nuit tombe, ces maisons sont plongées dans l’obscurité totale, les gens deviennent invisibles. Seules la lune et les étoiles du ciel scintillent comme un lointain rayon d’espoir. Quand le jour se lèvera-t-il ?
J’ai vu les larmes de mes sœurs se souvenant de l’incendie de Mwanga, les soucis des soeurs responsables, l’enthousiasme des jeunes sœurs qui sont fidèles à la mission éducative de la Congrégation et assument avec courage la mission qui leur est confiée.
Je me sens heureuse et chanceuse d’avoir pu mettre les pieds sur la terre dont je rêvais depuis des années. Je tiens à remercier tous les enseignants, les personnels et les élèves pour leur accueil solennel que je n’oublierai jamais. Je voudrais exprimer ma sincère gratitude à Sœur Cécile, Supérieure Générale, de m’avoir donné l’occasion d’aller découvrir, écouter, apprendre et comprendre ; aux sœurs du Congo qui nous ont reçus avec tant d’attention. Merci de m’avoir accueillie comme une sœur et de m’avoir fait sentir chez moi.
Kim Ngoc
Après avoir visité les écoles de nos sœurs au Congo, j’ai beaucoup d’impressions dont deux que je voudrais partager avec vous.
La première impression est qu’après plus de quatre cents ans, l’esprit d’éducation de Saint Pierre Fourier et de Mère Alix le Clerc est toujours très vivant ! Il reste vivant en chaque sœur CND, chaque enseignant, chaque élève des écoles de la Congrégation Notre Dame au Congo. Malgré les difficultés liées à la situation politique, économique et sociale du pays, l’esprit de « Fais-Le grandir », « A tous servir », perdure chaque jour dans les écoles CND ici.
La deuxième impression est la messe au dernier jour de notre visite. C’était une messe pleine de significations, célébrée le 24 mai, Fête de Marie Auxiliatrice des Chrétiens, un mois après l’incendie de l’école de Notre Dame de Lumière. La célébration était très dynamique et chaleureuse. Je sentais une joie et une paix extraordinaires, une communion profonde entre tous les membres : Évêque, prêtres, représentants du gouvernement, Sœurs CND, enseignants, personnel, étudiants… Je suis convaincue que quelles que soient les circonstances, personne ne peut enlever la paix et la joie vraies en Dieu.
Thao
Merci Seigneur et sa Mère ! Merci à toutes les sœurs de la Congrégation Notre Dame ! La visite au Congo pleine de significations m’a laissé beaucoup d’émotions.
Fraternité internationale harmonieuse, unité des collègues dans le charisme de l’éducation, attachement des enseignants-élèves, solidarité des enfants d’un même Père malgré les différences de couleur de peau, de langue, de culture…
La Vicairie du Congo est vivante, joyeuse, pleine de zèle dans la liturgie des heures et la messe, hospitalière, forte et courageuse devant ces événements douloureux et ceux du pays pour continuer à assumer sa mission éducative, énorme, dans les domaines scolaire et social. Dans les écoles de la Congrégation au Congo, les élèves sont beaux, plein d’assurance, amicaux, patriotes. Ils ont aussi des connaissances de base sur les Fondateurs de la Congrégation Notre Dame. Les enseignants sont enthousiastes et attachés à la Congrégation. Le réseau éducatif de la vicairie leur offre des sessions pédagogiques.
Mon souhait : que le nombre d’élèves dans chaque classe ne soit pas trop grand. Que les écoles aient plus de lumière, de livres, de fournitures scolaires, de jouets et de matériel pédagogique.
Que la vicairie du Congo ait plus de vocations, plus d’enseignants enthousiastes, plus de partenaires pour collaborer à la mission éducative. Sur cette terre pleine de difficultés, nos sœurs ont beaucoup de soucis et de souhaits. Que le Seigneur, la Vierge Marie et les Fondateurs continuent à les accompagner, à les aider et à les conduire.
Que les congolais aient davantage de puits, d’emplois et de salaires plus élevés.
Sincères remerciements pour les soins mutuels entre nous tous pendant notre séjour au Congo. De petits soucis simples et pratiques indiquent la présence de notre Seigneur.
Xuyen
PRIERE A MARIE
Regarde, Vierge Marie ma Mère, écoute-moi : Aujourd’hui, 31 mai, le dernier jour de ton mois. Dans ce mois-ci, j’ai passé un séjour extraordinaire au Congo.
Que de découvertes extraordinaires sur la présence de notre Congrégation en terre du Congo :
Les sœurs s’occupent de 8 milles élèves, un hôpital pour les pauvres, et certaines sœurs travaillent aussi dans d’autres écoles et université de l’Etat !
Le réseau éducatif de la Vicairie a contribué à lier les enseignants, les directeurs, les directrices de toutes les écoles et à améliorer leurs compétences pédagogiques ! Les élèves ici sont sympathiques et pleins d’assurance ! Toutes les écoles nous ont accueillis à la manière extraordinaire : chansons, danses, poèmes, pièces de théâtre ont bien montré la beauté de la culture traditionnelle congolaise et la perception qu’ont les élèves de la réalité de leur pays !
Merci ma Mère pour tout ce que nos sœurs congolaises ont fait et continuent de faire pour la mission éducative. J’aime leur façon active et fervente de célébrer la liturgie et de réciter le chapelet tous les jours ! Je pense aux jeunes sœurs qui travaillent tellement qu’il n’y a pas assez de temps pour leur formation initiale. Y a -t-il une solution ? Je ne sais pas, mais toi tu sais. J’en suis sûr.
Que de découverts extraordinaires sur ce pays africain :
J’ai vu dans la rue : le petit aéroport de Lubumbashi, des femmes marchant avec un gros paquet sur la tête, des hommes assis sur des motos attendant des clients, des mines à ciel ouvert, de grands camions sans capote transportant les « produits » extraits des mines, de petites maisons en briques sans toit, des jeunes emportant des bidons en plastique pour acheter de l’eau…
J’ai entendu parler des guerres, des exploitations capitalistes, des violences, des injustices, des corruptions, de la pauvreté, du chômage !
Merci ma Mère de m’avoir ouvert les yeux sur la misère du peuple congolais, même si son pays est riche en ressources naturelles. Lors d’une présentation culturelle, je me souviens d’une petite fille disant : « Nous ne voulons pas la guerre, nous voulons la paix ! » Ecoute leur cri, ma Mère ! Toi, la Mère Auxiliatrice des chrétiens, aide-les à s’en sortir. Comment ? Je ne sais pas, mais toi tu sais. J’en suis sûr.
Merci beaucoup ma Mère ! Ce voyage m’a interrogée sur mon style de vie et m’a poussée à me convertir. Par quel moyen ? Je ne sais pas, mais ta réponse est déjà là : chaque jour « faites tous ce qu’Il vous dira ».
Thu Phuong