Un cœur sensible et une vie transformée

Depuis Manille – Sr Diem Chi

    

De mi-mars à juin 2020

 

En raison du nombre élevé de personnes infectées par la Covid 19, le confinement a été décrété à Manille. Pas de messe ; pas de classe… Vie spirituelle, formation universitaire… tout passe par l’ordinateur et internet.

Partout, des nouvelles de la pandémie… Notre vaste monde face à ce petit virus.

Confinée dans ma petite chambre, ce temps d’arrêt (plus de deux mois) m’a offert de prendre du recul et d’explorer ce qui se passait en moi.

Premièrement, la peur de la maladie pour moi-même et mes proches ; l’incertitude pour le futur de notre monde ; la tristesse de la souffrance des pauvres sur toute la terre.

Pendant le carême, prier avec la chanson “We carry the Saving Cross”[i].

Ensuite, avec l’arrivée du temps pascal – une Pâque spéciale – essayer de contempler le mystère de Pâques au cœur des souffrances des hommes.

 

 

[i] https://www.youtube.com/watch?v=hkG11VdcLv4

 

Les homélies du Pape François sur la pandémie ; le poème « Lockdown » du Frère Richard Hendrick (Irlande)[i] m’ont ouvert l’esprit : ne pas s’enfermer dans la peur mais, depuis ma petite fenêtre, essayer de percevoir les changements environnementaux : le ciel plus bleu, moins de bruit et de pollution, le chant des oiseaux ; essayer de voir l’humanité et la solidarité se déployer partout.

Le sentiment d’appartenance à la CND était fort, grâce aux messages de soutien des sœurs venant du monde entier.

Un temps pour reflechir et croire en Dieu ; chercher ce qu’Il voulait enseigner à ses enfants.

Le temps du désert, comme pour le prophète Elie, passant de la peur à la conscience d’un Dieu nourricier et consolateur, jusqu’à réaliser la présence de Dieu dans sa vie.

 

[i] https://youtu.be/T8q2xh54HtY

 

De juillet à octobre 2020

La situation de pandémie empire aux Philippines.

Heureusement, je peux participer à la messe quotidienne dans la petite chapelle des Sœurs bénédictines. C’est une grande consolation.

Un nouveau trimestre a commencé avec les études et de nouvelles expériences de formation exclusivement par internet.

J’ai expérimenté la bonté de mes collègues et des enseignants, toujours attentifs à ma situation « d’amie étrangère ».



J’ai observé la manière dont les systèmes éducatifs se sont adaptés à la situation de pandémie grâce aux technologies ; et dans le même temps, j’ai mesuré les inégalités dans le domaine de l’éducation à travers le monde. Confrontés aux défis d’aujourd’hui, de nombreux enfants n’ont pas accès à l’éducation. L’idée de travailler à une éducation inclusive qui prenne en compte chaque personne s’est imposée de façon claire et forte en moi. « Nous pouvons seulement construire le futur en faisant face ensemble, comptant sur tous ».

Le monde entier se prépare pour le ‘renouveau normal’ de l’après pandémie. Je me remémore chaque jour les paroles du Pape François : « La seule issue pour cette crise est ‘tous ensemble’ [i]».

Ne plus vivre comme avant la pandémie mais cultiver la fécondité et le sens : un esprit ouvert et sans cesse en apprentissage ; un cœur sensible et une vie transformée.

 

[i] 23 septembre, Pape Francois au grand public