Temps privilégié : temps de faire une pause

Depuis Manille : Sr Hong Tham

     

special timePendant la pandémie, je termine un cours d’Écriture Sainte à l’Institut de Formation et d’Études Religieuses, à Manille, aux Philippines (IFER). En compagnie d’autres sœurs coincées ici en raison de la situation, je vis un moment unique fait de possibilités et de défis.

La situation de l’une de nos camarades atteintes par le coronavirus nous a contraintes à deux semaines de confinement à l’issue desquelles nous étions reconnaissantes d’être toutes saines et sauves.

C’est un temps de pause offert aux croyants pour ouvrir les yeux sur l’extérieur et en eux-mêmes, observer attentivement les changements et les choses qui passent.

Nous avons été invitées à suivre certains séminaires en lien avec la situation de pandémie, traitant de sujets tels que « le pouvoir de guérison par la beauté », « la nature comme thérapie[1] ». Comme nous y invite Pascal : « Dans les périodes difficiles, vous devriez toujours avoir quelque chose de beau en vous, et dans l’esprit ». Nous nous exerçons à contempler la beauté de la nature, à nous laisser toucher et guérir par elle. La beauté nous emporte plus profondément en nous, pour reposer dans notre espace sacré ; la nature est par elle-même source de guérison.

Les prophètes nous offrent une métaphore de Dieu : pour eux, Il est « le grand médecin ». La peste, la pandémie, la maladie sont toujours interprétées comme le jugement de Dieu et aussi comme des opportunités pour que Dieu guérisse et renouvelle. Le jugement divin est donc également source de salut[2]. Aux yeux des prophètes, le présent est aussi un signe, une occasion pour eux de rappeler constamment à Israël ses obligations les plus profondes – tout comme les nôtres en tant que chrétiens, nous, « les rameaux de l’olivier sauvage’ qui ont été ‘greffées sur l’olivier franc’ »[3].

Le rôle des prophètes d’annoncer et de dénoncer, nécessaire à chaque époque nous permet de reconnaître la présence divine et de respecter la sainteté de la vie. C’est un défi pour moi aujourd’hui.

Sr Hong Tham

 

[1] Séminaires du Dr. Honey Carandang et du Dr. Arnold Lumbao

[2] Cf. James A. Sanders, Torah et Canon. Fortress Press,1972,82

[3] Nostra Aetate, 4