Mexique
Histoire du CADHAC
Soeur Consuelo Morales Elizondo, travailleuse sociale, fut attirée par l’ouverture, l’engagement simple mais radical de la Congrégation. La rencontre d’un groupe de femmes qui allait l’aider à suivre fidèlement le Christ a eu un profond impact sur elle. C’est pendant cette période de formation qu’elle découvrit peu à peu la nécessité d’ouvrir un centre des Droits humains à Monterey. Après avoir muri cette idée et demandé conseil aux Sœurs du Mexique et du Conseil Général, elle met à exécution son projet en 1993 et créé avec un groupe de laïcs CADHAC dans le but de promouvoir et de défende la dignité de toute personne.
Ouverture de sentiers de dignité et de fraternité
CADHAC, Citoyens Soutenant les Droits de l’Homme A.C., est un projet apostolique né en 1992 en réponse à une mise en doute de la foi… où nous avons découvert que travailler pour la dignité des personnes nous donne l’opportunité de vivre en cohérence entre la foi et la vie ; entre nos convictions, ce que nous disons et ce que nous faisons, en nous reconnaissant comme faisant partie de la famille humaine. CADHAC se considère comme une maison où nous faisons tout le bien que nous pouvons, en accompagnant chaque personne ou groupe qui en a besoin, en gardant à l’esprit “Faire tout ce qu’Il nous dit”.
Nous avons commencé notre travail en tant que projet éducatif, parce que c’était dans le domaine de l’éducation qu’il y avait le plus de ressources humaines. Nous avons vu que la promotion des droits de l’homme ne suffisait pas car, bien que les jeunes connaissaient leurs droits et les réclamaient, ils étaient arrêtés, battus et emprisonnés par la police sous n’importe quel prétexte. Alors CADHAC a commencé à défendre et à accompagner les jeunes des quartiers pauvres.
Une autre population qui nous sollicita et que nous avons soutenue était celle des personnes privées de liberté. Les prisons du Nuevo León ont été caractérisées par des violations constantes des droits de l’homme et des processus de déshumanisation. La situation s’est aggravée au cours des dix dernières années en raison d’un facteur qui a brisé drastiquement toutes les tentatives de respect et de sécurité : le crime organisé.
Le crime organisé, en complicité avec les autorités à tous les niveaux, a déclenché une crise de violence, d’insécurité et l’une des violations les plus déchirantes : la disparition de personnes… non seulement dans le Nuevo León, mais dans tout le pays. En 2022, plus de 100 000 personnes ont été enregistrées comme disparues. Cependant, la peur face à cette crise ne nous a pas arrêtés.
A CADHAC nous avons reçu plus de 1500 cas de personnes disparues et nous avons accompagné leurs familles depuis 2009 dans la recherche de la vérité et de la justice, avec la force et les demandes des familles, un cadre juridique a été créé, de la classification du crime aux lois sur les disparitions. Des ponts ont été construits pour que les familles, les autorités et les organisations de la société civile puissent assumer leurs responsabilités. Les dossiers ont été examinés et, avec l’aide internationale, nous avons renforcé les autorités pour qu’elles puissent réagir, tant sur le plan juridique que médico-légal. Néanmoins, la désolation est toujours présente, les disparitions détruisent les projets de vie de milliers d’enfants qui perdent leur soutien économique. Les grands-mères, malades, fatiguées et démunies, prennent en charge les enfants, avec beaucoup de difficultés.
Au long de ce parcours, nous avons rencontré de nombreuses personnes qui, de fronts différents, s’engagent en faveur des droits de l’homme. Nous reconnaissons notre petitesse face à l’immense réalité où l’impunité, la perversité et la douleur semblent gagner… mais nous sommes sûrs qu’en travaillant dur, nous continuerons à ouvrir des chemins en tant que frères et sœurs où nous découvrirons que nous faisons partie de la grande famille humaine. En tant que congrégation, nous apportons notre contribution au Mexique pour construire un monde où chacun et chacune soit inclus, aimé et protégé.
Ce projet a été promu par des Sœurs qui étaient au Mexique à cette époque, comme Noel M., Genoveva L., Ana Ma. A., et aussi par des Sœurs d’autres pays qui étaient là comme référentes : Jacqueline Le Paih, Gabriel Robin, Maria Emilia F.
Le soutien et l’appui du Conseil général de l’époque ont été déterminants pour la mise en œuvre du projet, ainsi que ceux des Conseils généraux suivants, Paula et Marie Armelle.
Nous comptons certes sur l’affection et les prières de toutes les Sœurs, mais il convient de mentionner de manière particulière Marie Paule C., Annette H., Paule S. et Nicole R. qui ont toujours soutenu et renforcé notre suite du Seigneur Jésus à travers la spiritualité de M. Alix et Pierre F..