Marie Guénolé de LORGERIL
5 /11/1923 – 27/12/2019
Voici que la petite flamme s’est éteinte nous laissant le souvenir d’une douceur … d’un effacement, incarnés dans un solide fond breton que tu revendiquais bien d’ailleurs.
En effet, tu es née en Ile et Vilaine à PLEUGUENEC, le 5 novembre 1923. Tu es l’avant dernière d’une nombreuse famille très chrétienne qui a donné à l’Eglise 4 religieuses (dont 2 dans la Congrégation Notre Dame) et 2 prêtres ; tu étais très proche de Joseph, prêtre ouvrier à Marseille.
Tu entres dans la congrégation Notre-Dame en 1945 et tu prends pour patron St Guénolé, fidèle en cela à ta Bretagne natale.
Tu fais profession à VERNEUIL S/SEINE, en 1947 et tu rejoins le scolasticat, rue Blomet à Paris où tu fais tes études de Jardinière d’Enfants. En 1950, Profession Perpétuelle ; tu es alors envoyée à St Etienne dans la communauté de l’établissement scolaire N.Dame d’Espérance. C’est là que tu vas vivre ta vie religieuse apostolique puisque tu y resteras 58 ans ! En juin 2008, la maison de St Etienne est obligée de fermer et la communauté se replie sur AVERMES. A la fermeture d’Avermes, en juin 2017, tu es accueillie avec d’autres sœurs au centre Desfontaines à QUINCY S/S SENART.
Quand tu arrives à St Etienne, en septembre 1950, tu es nommée pour faire le Jardin d’Enfants ; mais ta douceur naturelle te rendait difficile l’exercice de l’autorité auprès des petits et tu dis toi-même, avec humour, que tu essayais bien de faire les gros yeux mais que « ça les faisait rigoler » !!! En revanche, ton sens pratique et ton habileté manuelle se révèlent précieux tant pour la vie de la communauté que pour le service de l’Etablissement scolaire. C’est ainsi que, formée par un employé compétent dans différents domaines, tu vas pouvoir répondre aux besoins divers qu’exige le suivi quotidien d’une maison : ici, la menuiserie, là la peinture, souvent l’électricité, toujours avec une disponibilité paisible et efficace. Les Entreprises qui sont appelées pour des travaux importants travaillent sur tes indications et apprécient ta compétence et ton contact. Pour les élèves, c’est « la sœur qui monte sur les toits » car si les tuiles sont soulevées par une tempête (le vent du midi à St Etienne !), on voit Sr M.Guénolé, en action, en pantalon et avec casquette, dans les hauteurs d’un 2ème ou 3ème étage. Chauffeur, pendant des années, tu as conduit à leur domicile quelques enfants de la maternelle attendus à chaque arrêt par leur maman : les enfants et les familles te faisaient confiance et appréciaient ton calme et ton sourire. En communauté aussi, tu as été une pourvoyeuse pratique et bienveillante, veillant à ce que les provisions ne manquent ni à la cave, ni dans les assiettes.
Puis, quand les règles de la clôture se sont assouplies, répondant à l’appel de St Pierre Fourier « Etre utile à tous » tu as été réconforter … conseiller … dépanner … des vieilles dames du quartier.
Il manquerait à cette évocation un aspect important de ta personnalité : ton âme franciscaine ! Tu aimais la nature, les animaux (tu nourrissais un peu subrepticement tous les chats du quartier !) Ta chambre était décorée de cartes d’oiseaux et d’animaux envoyées par tous ceux qui connaissaient tes goûts. Et, Marie Gué, ce qui nous a tous marqués chez toi, c’est ta charmante attention aux autre ; que de choses, parfaitement inutiles ! mais précieusement gardées pour les donner … un jour … à ? … et jusqu’au bout, tu nous as distribué « à longueur de journée » tant de MERCIS.
Maintenant, c’est nous qui te disons « Merci » pour ce que tu as été pour chacune de nous. Comme l’a dit un prêtre, fidèle ami de la Congrégation : « Marie Guénolé m’a toujours impressionné par sa discrétion et sa présence libre et intelligente à votre communauté. C’est une belle figure de femme fidèle à l’Evangile et à sa vocation religieuse qui s’éteint après une longue vie. »