Sœur Marie-Sabine
Colette RABOURDIN
31 JUILLET 1923 – 4 MARS 2018
Chère Sœur Marie-Sabine,
Te voilà bien entourée aujourd’hui par toutes les personnes que tu as aimées et qui t’ont beaucoup aimée. Tu as marqué, et ta famille, et l’Institut Saint Pierre.
Colette Rabourdin, tu es née le 31 juillet 1923 à Paris, tu es l’ainée de cinq enfants. Votre maman tombe malade, de cette tuberculose qu’on ne savait pas soigner à l’époque. La famille quitte alors Paris pour s’installer au grand air à Montgeron. C’est ainsi que, dès 1930, à l’âge de 7 ans, tu deviens élève à l’Institut Saint Pierre. Votre maman, avant de mourir, a voulu revoir séparément chacun de ses enfants et t’a dit : «Je te confie ton petit frère, Claude ». Tu avais 11 ans. Ce fut le début d’une longue entente fraternelle et, ces dernières années, c’est Claude qui t’a accompagnée avec fidélité.
Tu fais toutes tes classes à Saint Pierre. En 1940, tu obtiens le brevet élémentaire qui, à l’époque, permettait d’enseigner dans les classes primaires. Pendant deux ans tu suis les cours Pigier à Montgeron.
En 1944, tu entres au noviciat à Louveciennes. Et, le 15 septembre 1946 – enfin -tu prononces tes premiers vœux à Verneuil ; puis tu reviens à Brunoy où tu t’engages définitivement le 15 septembre 1949.
Pendant plus de 40 ans, tu as travaillé à l’école Saint Pierre. (Là, je cite des témoignages de plusieurs d’entre vous). Tu préparais les fournitures pour la rentrée. Tu faisais des panneaux magnifiquement calligraphiés. Tu t’occupais de chacun à l’heure du déjeuner et de la récréation qui suivait. Qui n’a pas entendu parler du flot des enfants que tu emmenais d’un pas alerte et décidé à la cantine malgré le poids du « porte-voix » bien ancré sous ton bras ! Tu étais attentive à tous, calmant les bagarreurs, grondant quand c’était nécessaire et sachant faire réfléchir un enfant après une dispute. Tu as toujours voulu donner le meilleur de toi-même aux enfants. Et combien ils étaient fiers de préparer eux-mêmes les attractions de la fête du primaire ! Tu as essayé de faire régner la paix. De donner l’amour du travail. Et surtout tu as voulu faire grandir en chacun ce qui est le plus important pour toi : la foi en Dieu, la connaissance et l’amour de Jésus.
Ton activité ne se limitait pas à l’établissement scolaire. L’arrivée du bibliobus de la ville était un moment de bonheur pour toi et tes élèves bénéficiant de cette ouverture à la culture. Tu as fait de la catéchèse à la paroisse. Tu as participé aux classes de neige avec la ville de Brunoy. A la demande du diocèse, tu as accompagné des jeunes à Lourdes ou au Frat.
Peu avant ta retraite se déclare une maladie très invalidante qui t’oblige à arrêter toute cette vie trépidante. Mais tu retrouves un autre intérêt. Tu fais de nombreux séjours à Menton, où le climat est plus doux, à la villa « la Consolation » qui reçoit des personnes au repos ou en vacances. Tu prends beaucoup de bonheur à faire la joie de tous les hôtes.
Puis, en 2009, tu te casses le poignet. Adieu, l’appartement de la Pyramide ! Tu es alors reçue à la Florida, maison des sœurs âgées de la Congrégation.
En 2016, à la suite d’une intervention, ta jambe gauche est paralysée. Tu circules alors dans la maison en fauteuil roulant. Mais tu ne perds pas ta joie et ton entrain. Tu ne cesses de dire merci : « Un grand merci », « merci pour tout ». Tu accueilles toute personne entrant dans la maison par un grand sourire : « Bonjour à la famille ».
Et maintenant, tu retrouves toute ta famille du ciel, auprès de Dieu et de Notre Dame. Sabine, c’est pour toi que cette messe est célébrée.