Augustine NAETS

Augustine NAETS

10 septembre 1920 – 13 mars 2018

Je viens vers toi, Jésus

C’est à Westerloo que naquit le 10 septembre 1920 une deuxième fille dans le foyer de Monsieur et Madame Naets, qui eurent encore deux fils et trois filles. Lorsque le grand-père vint féliciter les parents, il dit : « Voici ma petite Augustine ! » et on s’inclina devant ce nom, annonciateur d’avenir, vous l’avez compris.
Westerloo, la famille, tous ces liens ont marqué sr Hélène-Marie qui les a maintes fois évoqués.
Après les six années primaires, le choix des parents se porta sur l’Institut Notre-Dame de Jupille et l’internat que fréquentait déjà sa sœur Françoise.
Que de souvenirs restent attachés à ces années. Bien souvent elle fait mémoire des mères, de ses compagnes de classe, du beau parc, des jeux… Elle imite l’accent anglais de la mère infirmière et ses interrogations rituelles aux internes.
Après les humanités elle passe trois ans à l’Université de Louvain (actuelle Leuven) et est inscrite en sciences Psychologiques et Pédagogiques jusqu’en 1942. Les trajets entre Westerloo et Louvain sont malaisés, les trains irréguliers. La guerre a commencé. Et dans ce contexte troublé, elle poursuit le projet d’entrer dans la Congrégation.
Le 2 mars 1943 elle rejoint la cté de Jupille. Cela représente bien des sacrifices. Non seulement il fallait rassembler un trousseau aux pièces nombreuses, rares et chères. Mais, le jour même, les parents durent varier les moyens de transport pour arriver enfin, tardivement, à Jupille.
Au Noviciat, en compagnie de sr Marie-Danièle (Evelyne Libert), sr Agnès-Marie, Sr Marie-Laure, Sr Christiane-Marie, la formation se déroule sous la houlette de sr Françoise Hanquet, puis sr Anne d’Auray. Les jeunes srs sont responsables de fournir les réserves d’eau, mais surtout d’assurer l’occultation des locaux ; elles grimpent sur les échelles, recollant les papiers bleus détachés suite aux vibrations des avions et des bombes. Formation perturbée par la guerre. Toutefois les étapes se suivent (vêture le 6 mai 1944, premiers vœux le 27 mai 1945, Profession perpétuelle le 6 août 1948).
Une fois les hostilités terminées, sr Hélène-Marie retourne à Louvain pour y suivre les cours de Philologie germanique, formation confortée par des séjours en Allemagne (Essen), en Grande Bretagne (Hull), précurseurs de l’Union.
Suivent quatre ans d’enseignement à Jupille, fonction qui mettait à mal sa jeune autorité.
Puis c’est le départ à Ubbergen (Pays-Bas) où elle reste jusqu’en 1964 (infirmière de la cté, Légion de Marie).
Elle sera ensuite jusqu’en 1969 responsable de la Pédagogie saint-Augustin, à Louvain. Foyer d’une quarantaine d’étudiantes et cté de sœurs. Vatican II donne un souffle nouveau à la vie religieuse et la cté « pilote » a la possibilité d’innover, de chercher une autre forme de présence dans ce milieu universitaire, la paroisse. C’est le temps des réunions, des échanges. Sr Hélène-Marie participe aussi aux « training groups » animés par le Père Hostie s.j.
En 1971 sr Françoise Hanquet lui confie la responsabilité de la grosse cté de Berlaymont qu’avaient rejointe plusieurs srs de Jupille en 1969. A partir de ce moment elle est membre du trio vicarial et restera dans les structures jusqu’en 2009. Sr Hélène-Marie participera à bien des chapitres de la CND.
Elle passera les années 1975 à 1985 dans la cté de l’avenue Churchill et aura divers engagements (apostolat à l’hôpital Molière, membre de l’équipe vicariale, traductrice pour un organisme d’adoption d’enfants).
Un appel du curé de Louvain-la Neuve nous est adressé. Il s’agit de constituer une équipe adossée à la paroisse st François, et habitant la cure appelée « Mambré ».
Sr Hélène-Marie est heureuse de cette opportunité de présence sur le site récemment construit. Elle allie les cours de catéchèse à des cours de langues aux étudiants étrangers. Mais elle dira aussi qu’il ne faut pas confondre la cté avec une bande de « sacristains ».
Ensuite son chemin la mène vers la cté de la rue Bréart (Bruxelles) qui accueille des étudiantes de Lumen Vitae. Elle rend des services à la paroisse ste Alène, continue les traductions et corrige des travaux d’étudiants.
Une passion l’habite, celle de nos archives et elle les range, compose de précieuses monographies et aime participer aux réunions d’archivistes de la CND.
Toujours à l’affût de nouveautés, elle se dit timide mais réussit à suivre plusieurs pistes, malgré ses difficultés oculaires.
Le 1er juillet 2011, elle rejoint la cté de l’Olivier à Uccle. Tous la connaissent dans la maison car elle se déplace en voiturette, explorant chaque coin de la maison, cherchant de la compagnie à tous les étages.
S’il faut citer quelques traits de sa personnalité, nous dirons que son itinéraire spirituel est marqué par la figure biblique d’Abraham, sa foi persévérante, ses départs audacieux, ses questionnements et ajustements répétés.
Il est un livre auquel elle revenait souvent « la falaise et l’horizon » de Frère Robert. Elle se retrouvait dans ce parcours de vie, à la fois risqué et lumineux, interpellant les profondeurs de l’être.
Elle aimait la lecture, copiait des passages, nourrissait sa vie intérieure. Fidèle en amitié, elle se réjouissait des visites reçues, des mails qui lui parvenaient – elle s’est mise à l’informatique à plus de 80 ans – des coups de fil.
Des questions la préoccupaient, telles que l’avenir de la CND dans le monde et celui de l’Institut de Jupille, qui a eu une si grande place dans son existence et dont l’incendie la toucha dramatiquement.
Ses derniers mois ont été marqués par une confusion progressive, qui lui était pénible.
Elle s’est éteinte à l’Olivier le matin du 13 mars 2018, âgée de 97 ans.

La célébration a eu lieu dans la chapelle de la maison le samedi 17 mars 2018, suivie de l’inhumation au cimetière de Waterloo.

1180 Bruxelles , l’Olivier, Avenue des Statuaires, 46 –


Born on the 10th September 1920, Helene-Marie was christened Augustine, a name which foreshadowed her future.
She was sent to N.D. de Jupille as a child, and often reminisced about her teachers, schoolfriends, and the beautiful grounds there.
She went on to Louvain (Leuven), where she studied Psychology and Pedagogy.
She entered the Congregation at Jupille in March 1943. Sr. Francoise Hanquet was her novice mistress, followed by Sr. Anne d’Auray. It was wartime, and the novices were responsible for fetching the water, and ensuring the efficacy of the blackout.
After the war she returned to Louvain where she studied German Philology, helped by periods spent in Essen and Hull.
Having spent four years teaching at Jupille, she went to Ubbergen in Holland, then returned to run a hostel for students at Louvain.
Vatican II gave a new impulse to the religious life- the Community looked at different modes of presence in the University and the Parish.
In 1971 she became Superior at Berlaymont. She also became a Vicariate Councillor, and remained part of the vicariate government until 2009. She was present at several Chapters.
From 1975-1985 she was a member of the Community of the Avenue Churchill, where she engaged in various apostolates. Then she was asked to live in a newly built estate called Mambre, which she was happy to do.
She went on to Brussels, looking after students from Lumen Vitae.
She was passionate about our archives, attending the meetings and composing several monographs.
She joined the Community of L’Olivier at Uccle in July 2011, forging links with everyone in the house.
She enjoyed reading, visits, letters, and learnt I.T. at over 80.
She died at L’Olivier on Saturday 17th March at the age of 97. She was buried at Waterloo.

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