LETTRE DE NOËL 2018 – Associés

LETTRE DE NOËL 2018

Laïcs, soeurs de Notre-Dame :
faire route ensemble dans les pas des Fondateurs

Soeur Cécile MARION

cnd-csa
Supérieure Générale

Chers Amis,

Il m’a semblé important de m’adresser spécialement à vous en ce temps de Noël qui marque la naissance de la Congrégation Notre-Dame. Même si vous pouvez prendre connaissance de la lettre adressée aux Sœurs – et réciproquement, car ni l’une ni l’autre ne sont secrètes ! – il est bon de reconnaître nos vocations propres et de parler à chacune.

En fait, vous êtes nombreux ! Au dernier Conseil Général élargi de janvier 2018, qui réunit les Vicaires et les Déléguées avec le Conseil Général, nous avons compté 350 Associés. Mais ce chiffre recouvre des types d’« appartenance » différents : les engagements et la collaboration à la mission de la CND sont variés, et le moment est sans doute venu d’y voir plus clair.

Dans cette perspective, il serait bien que chaque Vicairie et Délégation :

  • ­clarifie les différents types d’engagement possible : si tous les laïcs ne souhaitent pas faire un engagement formel, cette possibilité existe et elle est à réfléchir entre la Vicaire/Déléguée et les laïcs eux-mêmes. Cf. la décision du Conseil Général Elargi de 2016 réitérée à celui de 2018 :

    • Au Chapitre de Caravate, en 1996, la CND a opté pour accepter des Associées dans la Congrégation. Depuis, des groupes d’Associé(e)s se sont constitués dans les Vicairies, Délégations et Groupes avec des fonctionnements différents. Toutefois, les Associés ne représentent pas l’ensemble des laïcs liés à la Congrégation : d’autres groupes, appelés partenaires, ami(e)s, anciennes élèves etc., partagent notre spiritualité, notre charisme, notre mission éducative – la font vivre même.
      Le Conseil Général Elargi de 2016 a donc décidé de faire un pas de plus : officialiser l’appartenance à la Congrégation Notre-Dame de tous les membres laïcs qui le souhaitent par un acte de reconnaissance mutuelle. L’année 2017 sera l’anniversaire des 420 ans de la CND. A cette occasion, nous invitons chaque Vicairie/Délégation/Groupe à organiser une célébration le 9 janvier ou le 9 décembre pour accueillir les laïcs qui désirent nous rejoindre et les inviter à exprimer leur appartenance à la Congrégation selon le formulaire commun à toute la Congrégation (cf. annexe).

  • réfléchisse à la place des Associés en élargissant cette réflexion à tous les laïcs qui participent à la mission de la Congrégation : par exemple, les Directeurs d’écoles ne sont pas nécessairement Associés mais ils font vivre la mission de la Congrégation.
  • ­ose appeler des laïcs : on peut être marié, célibataire, retraité, encore en activité, et participer à la mission de la CND !

  • Car nous pouvons être encore plus nombreux à nous retrouver autour de ce qui nous rassemble : « Pour un monde nouveau, va, fais-Le grandir ».
    La manière dont Pierre Fourier et Alix Le Clerc ont conçu la Congrégation est osée en ce début de 17° siècle. Rien moins qu’une « nouvelle maison », sans aucune comparaison possible avec un modèle pré-existant, purement originale : « J’ai toujours estimé qu’il était nécessaire de dire que premièrement elles étaient maîtresses d’école et que pour être plus resserrées [engagées à la perfection], elles ont désiré, demandé et poursuivi avec instance d’être religieuses, de peur que l’on ne pensât qu’elles étaient premièrement religieuses, et auraient par après demandé des écoles. »
    Dans les démêlés avec Rome pour la reconnaissance de ce projet hardi, c’est à Alix que revient l’idée de maisons non fermées pour assurer l’école gratuite. Parce qu’elle ne veut renoncer ni à la vie religieuse ni à l’école, elle « négocie » dans le carcan de l’époque la place de la Congrégation : elle sera cloîtrée, soit ! Mais non le projet lui-même : il est pour tous.
    Dès lors, à l’origine même de son projet novateur, Alix « associe » des laïques : « de pauvres filles bien entalentées » qui viendront sans dot, pratiqueront une « clôture modérée » et, engagées par une simple promesse, s’adonneront à l’enseignement dans de petits postes apostoliques.

    Cette ténacité d’Alix nous encourage à mettre la main à la pâte, sans tergiverser. « Dieu vit parmi les personnes qui favorisent la charité, la fraternité, le désir du bien, la vérité, la justice. » Alix qui a multiplié les initiatives apostoliques nous presse de les inventer pour aujourd’hui.
    Elle nous interroge aussi sur la signifiance de nos lieux éducatifs aujourd’hui : nos écoles, nos familles, nos lieux de vie, nos relations humaines…Comment concrètement portent-ils ce charisme éducatif ? Comment s’adressent-ils à tous et à chacun en particulier ? Comment permettent-ils de ne perdre aucun de ceux qui en franchissent la porte ?
    Le réseau éducatif international de la CND voudrait contribuer pour sa part à cette recherche et aux réponses concrètes à apporter.
    Chacun s’accorde aujourd’hui pour dire que l’éducation primaire est une condition sine qua non du développement humain intégral et donc aussi économique. Or, si « dans le domaine de la santé il y a de vrais succès, l’échec est patent en ce qui concerne l’éducation primaire » dans de trop nombreux pays. La mission de la CND, implantée dans ces pays, conserve toute son actualité ; elle doit nous mobiliser, Sœurs de Notre-Dame et Laïcs associés, quelle que soit la forme et les modalités de cette association.
    Il appartient à la vie religieuse apostolique d’être « semeuse d’espérance prophétique». Ceux qui trouvent en elle une source ne peuvent pas ne pas être mobilisés par la nécessité de « donner de l’espérance au monde global d’aujourd’hui », de « mondialiser l’espérance» .

    En conclusion de cette lettre, je voudrais revenir sur une crainte entendue parfois : celle d’une dérive de « cléricalisation des laïcs » ou, pour ce qui nous concerne, d’« enrôlement dans une forme de vie religieuse séculière ». Non, les laïcs ne sont pas des « chargés de mission » pour reprendre l’expression du Pape François. « La mission partagée n’est pas la même chose que le travail partagé. La mission n’est pas un champ d’expériences pour notre réalisation personnelle, ni une piste pour montrer ce que nous savons faire. Nous partageons ce que nous vivons : l’amour de Dieu. C’est une collaboration avec l’Esprit. Il ne faut pas confondre la mission partagée avec le travail bénévole qui aide les congrégations. Dire mission, c’est dire Esprit, et le réseau de complicité qu’il tisse à travers la planète. »
    On a dit après le Concile Vatican II : « C’est l’heure des laïcs » (…) « Mais il semble que l’horloge se soit arrêtée. »
    La rencontre internationale que vous vous apprêtez à vivre en juillet prochain pourrait être le moment favorable de remettre l’horloge à l’heure et de reprendre tous ces points pour inventer la réponse qui est la vôtre !

    Continuons la route ensemble !
    Joyeux Noël et Bonne Année !

    Avec toute mon affection
    Soeur Cécile MARION, cnd-csa
    Supérieure Générale

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