Session de formation pour les responsables des communauté et des oeuvres

Vietnam

Du 8 au 15 décembre dernier, les sœurs responsables de la communauté et des œuvres de la Vicairie du Vietnam ont suivi une formation animée par le Père Jean Claude Lavigne OP. en présence de Sœur Cécile Marion, Supérieure Générale, et des sœurs Conseillères

Pendant la formation, les participantes étaient réparties en six groupes pour des échanges mutuels et des exercices pratiques.

Le premier jour, les responsables ont travaillé sur « L’ECOUTE ». Elles ont partagé leur expérience de responsables à partir de questions les invitant  à relire leur façon d’écouter les autres, leurs collègues de travail, les élèves : quels conflits ont-elles rencontré ? quelles peurs ont-elles éprouvé ? Selon le P. Lavigne, dans la vie religieuse, l’écoute est un devoir sacré. C’est pourquoi, avant de rencontrer quelqu’un, nous devons prier pour demander à Dieu la force de comprendre et de nous laisser surprendre.

Un autre sujet abordé par le P. Lavinge est le souci de l’UNITÉ. Pour y parvenir, chaque membre de la communauté, en particulier la responsable, ne doit pas laisser la jalousie s’installer dans son cœur. Chacune porte des envies et des peurs personnelles, l’important est de les reconnaitre : il faut reconnaître ces sentiments en soi-même pour comprendre et accepter les autres.

De plus, le P. Lavigne a orienté les sœurs sur la manière de devenir artisan de paix au sein de leur communauté. Un artisan de la paix n’est pas un arbitre qui détermine qui gagne ou qui perd, ni un juge qui cherche des preuves pour rendre un jugement. Au contraire, un artisan de paix est celui qui crée un environnement qui facilite le dialogue pour trouver ensemble un chemin pouvant conduire au consensus

Lorsqu’on parle de la relation entre les responsables et les sœurs, il n’est pas possible de ne pas évoquer L’AUTORITE et  le VŒUX D’OBEISSANCE. Les responsables, qui recoivent l’autorité de la Congrégation, ont la tâche d’engendrer, de développer la vie des soeurs, ainsi  que celle des collègues, des étudiants. Le problème est ici l’appropriation du pouvoir et la manipulation des autres. La bonne autorité, la vraie responsable, vise la liberté intérieure des personnes qu’elle forme.

En ce qui concerne le vœu d’obéissance, on pensait autrefois qu’obéir aux supérieurs, c’était obéir à Dieu, et que la volonté des supérieurs était la volonté de Dieu. Aujourd’hui, les supérieurs qui assument l’autorité doivent démontrer les qualités de Dieu telles qu’elles sont décrites dans la Bible : la miséricorde, la compassion, le dialogue, le salut, etc. Le vœu d’obéissance est au service de la vie communautaire, de la guérison, de l’écoute pour exprimer l’amour et la tendresse de Dieu pour chaque personne. Vivre le vœu d’obéissance, c’est vivre la dimension prophétique dans la vie religieuse. Ce vœu ne supprime pas la liberté individuelle mais nous aide à prendre conscience que nous ne sommes pas seuls, que nous vivons avec les autres et que nous avons besoin d’eux.

Avant de conclure la semaine de formation, le P. Lavinge nous a invité à réfléchir sur le « LEADERSHIP ». Quel est le modèle de responsable que l’on incarne ? Quelles sont les changements intérieurs nécessaires pour accomplir la mission confiée ? Une responsable n’est pas parfaite et capable de tout faire miraculeusement sans aucune aide. Au contraire, elle a des limites. Elle doit reconnaitre la nécessité de faire appel à d’autres personnes, leur faire confiance et leur confier des tâches en fonction de leurs capacités. Il est important que la responsable encourage la créativité et les initiatives audacieuses parmi les sœurs. Cela implique également que la responsable doit avoir un état d’esprit ouvert, prêt à s’adapter à la nouveauté.