Mindszenty de Zalaegerszeg en Hongrie : 1993 – 2023

AIDE-MOI À GRANDIR !

Symbole d’une renaissance, l’olivier planté le 28 août 1993 n’a cessé de se développer à l’image de l’école Mindszenty de Zalaegerszeg en Hongrie.

Le 25 septembre 2023, les élèves, les professeurs, et tous les personnels ont fêté les 30 ans de la réouverture de l’école. Le souhait de l’équipe de direction était de leur faire prendre conscience que c’est grâce au courage des sœurs que l’école a pu recommencer il y a 30 ans

Cette journée a commencé par la célébration Eucharistique présidée par Monseigneur Székely Janos et en présence de sœurs Majka, (Slovaquie) Betka et Monique Droguet (France)

Tous les élèves et personnels étaient rassemblés dans le gymnase.

Selon la coutume, à l’ouverture de la célébration, Françoise a adressé un mot d’accueil à l’évêque dont voici quelques extraits.

« En ce jour, nous pouvons rendre grâce pour ces sœurs qui après 40 années où elles ont été séparées avaient un seul souhait réouvrir l’école pour continuer l’œuvre éducative de la Congrégation. A la suite de Pierre Fourrier et d’Alix Le Clerc nous mettons tout en œuvre pour que le jeune développe ses capacités, physiques, intellectuelles, qu’il découvre les bienfaits et les exigences d’une vie ensemble et que lui soit proposé une pastorale qui l’accompagne dans sa vie spirituelle.

Monseigneur soyez profondément remercié de nous permettre au cours de cette Eucharistie d’entrer dans la réalité du Mystère Pascal pour que circule en nous la vie divine et que nous soyons toujours attentifs aux signes de l’Esprit avec la même audace, la même foi et la même espérance qui animaient nos sœurs, il y a 30 ans. » 

Dans sa réponse, en français, l’évêque a souligné la qualité de l’œuvre éducative gérée avec sagesse, redisant que l’école était « la perle et le trésor du diocèse » !

Au cours de la célébration il a béni l’ostensoir. Nous avons choisi cet objet liturgique pour marquer les 30 ans de la réouverture. Il a été conçu par l’orfèvre, Kata Lenszér-Mezei, qui avait été choisie pour créer l’ostensoir du Congrès Eucharistique de 2021 à Budapest.

À la suite de la célébration, un arbre souvenir, un tilleul, a été planté par Majka et Marie-Thérèse aidées par un élève.

La matinée s’est poursuivie de nouveau dans le gymnase, avec deux types d’interventions.

La première évoquait les 40 années de silence avant la réouverture. Nous avons utilisé un support visuel pour faire cette présentation, en partant des informations que nous avions en France durant cette période. Nous avons mentionné les appels à la prière pour le peuple hongrois et le Cardinal Mindszenty.

Nous avons parlé de ce que nous rapportaient les sœurs de France qui venaient visiter clandestinement les sœurs hongroises qui étaient toutes dispersées. Et nous avons partagé le témoignage de sœur Christelle -Marie Michaux, qui nous parlait du courage des sœurs pour vivre leur vie religieuse et du souhait qu’elles avaient de rouvrir l’école.

Nous avons relaté un souvenir la concernant. À cette période, Marie-Thérèse et Françoise nous vivions dans la même fraternité. Christelle avait alors 65 ans et venait souvent Hongrie, son attachement au pays était tel qu’elle a commencé à apprendre le hongrois. Nous trouvions que, vu son âge, c’était inutile. Nous étions loin d’imaginer qu’une vingtaine d’années plus tard nous serions dans la même situation.

Le 25 août 1992, sœur Christelle-Marie Michaux était chez sœur Kataline, quand la bonne nouvelle de pouvoir rouvrir l’école est arrivée.

 Cette information a été transmise à toutes les sœurs de la Congrégation qui se sont réjouies avec nos sœurs de Hongrie. Un élan de solidarité des communautés d’Europe et des écoles s’est formé pour fournir toute sorte de matériel pour l’école et la communauté.

Le 28 août de l’année suivante, une messe d’action de grâce, en présence de plusieurs sœurs de France, était célébrée dans la chapelle. Recommençait alors, pour plusieurs religieuses hongroises une vie communautaire. Et ce même jour, les premiers élèves étaient accueillis.

La présentation s’est terminée par une interpellation directe :

« N’oubliez pas chers élèves, les plus jeunes comme les plus grands que si vous êtes ici dans un bel établissement où vous vivez heureux et joyeux c’est grâce au courage de toutes ces sœurs qui malgré les privations et la séparation n’ont jamais oublié qu’elles étaient des sœurs de la Congrégation Notre Dame. 

Elles sont des exemples pour nous. Vous êtes dans une école qui a une belle histoire. Vous devez être fiers d’être dans cette école et cette belle histoire elle continue avec vous et avec tous les adultes qui sont là pour vous accompagner. »

Monique Droguet, qui était présente il y a 30 ans s’est adressée aussi aux élèves.

« Ce 28 août 1993 je découvrais votre chapelle où de nombreux amis, anciennes élèves de l’école, prêtres, religieuses se retrouvaient dans la prière, rendant grâce à Dieu, ensemble pour cette nouvelle étape si importante dans l’histoire de Zalaegerszeg.

Profonde émotion pour les sœurs hongroises qui retrouvaient leur chapelle, là où elles avaient prié durant de longues années et espérer, si longtemps, y revenir ! Plusieurs anciennes élèves et amis souhaitaient la réouverture de cette école qu’elles aimaient tant.

Elles voulaient que les nouvelles générations puissent bénéficier aussi de l’éducation qu’elles avaient reçue. Après toutes ces années de souffrance et d’espérance l’école pouvait renaitre.

 Ce jour de la réouverture me marque encore aujourd’hui. La fierté et la ténacité des Hongrois me touchent beaucoup. Je suis très heureuse aujourd’hui d’être avec vous tous.

Prenez soin de votre établissement scolaire, « votre maison commune » continuez à y vivre heureux ! 

La deuxième intervention était d’un tout autre style.

Il avait été demandé aux 3 enseignantes qui étaient présentes à la réouverture d’évoquer leur vécu pendant ces 30 années.

Mais pour commencer, elles ont demandé à sœur Gemma de lire ce que sœur Kataline avait dit ce jour du 28 août 1993.

« En tout premier notre gratitude s’adresse à notre Seigneur Dieu qui, dans sa bonté providentielle, nous a permis de vivre jusqu’à ce jour, où nous pouvons encore dire : « si un arbre est abattu par une force externe, ses racines vont bourgeonner et il va pousser de nouveau. »  Et nous les dernières   de l’Ordre nous sommes là pour pouvoir assurer la transmission à la nouvelle génération »

Pour présenter les évènements qui les avaient marquées, afin d’intéresser les élèves, ces 3 enseignantes ont choisi le mode interactif. Projetant des photos, elles posaient des questions, et malgré les centaines d’élèves présents, les micros circulaient et parfois les réponses fusaient de partout.

Ce fût plus difficile pour certains ou certaines quand ils devaient reconnaître leur père ou leur mère sur les photos. Presque une vingtaine d’élèves étaient concernés.

Huit professeurs ou personnels anciens élèves ont témoigné évoquant leurs meilleurs souvenirs.

La matinée s’est terminée, dans une ambiance joyeuse, Betka accompagnant à la guitare un chant connu de tous les élèves des plus petits aux plus grands. Ils étaient enthousiastes d’unir leurs voix   pour chanter « Bénis le Seigneur ô mon âme » et ces paroles créées pour la circonstance :

« Que nos voix s’élèvent vers les cieux en remerciements pour notre école,

Aujourd’hui avec un cœur d’enfant nous te bénissons, nous te louons.

Nous te demandons de nous bénir aujourd’hui et tous les jours. »