IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX LIES A L’EXPLOITATION MINIERE DANS LA VILLE DE KOLWEZI

Enjeux et défis

République démocratique du Congo
Région de Kolwezi (Province du LUALABA)

Au centre de l’Afrique, la RDC est un immense territoire, aussi étendu que l’Europe de l’Ouest avec 2 345 410 km² ; Un pays continent : 4 fois la France et 80 fois la Belgique.  Avec sa position centrale la RDC partage ses frontières avec 9 pays voisins à savoir la République du Congo, la République Centrafricaine, le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l’Angola.

Deuxième pays le plus grand du continent africain après l’Algérie avec une population de plus de 110 millions d’habitants. En 2050, sa population pourrait passer à 150 000.

Sur le plan écologique

Pays traversé par le fleuve Congo, avec 4700 km de longueur. Huitième plus long fleuve du monde mais le second après l’Amazone pour son débit de 80 832 m3/s au maximum.

La RDC fait partie du bassin du Congo, le deuxième massif forestier tropical après la forêt amazonienne partagée entre six pays : le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la république démocratique du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. 

La forêt du bassin du Congo compte plus de 10 000 espèces de plantes, un millier d’oiseaux, 700 espèces de poissons et 400 espèces de mammifères. Connu comme « le poumon de l’Afrique », le bassin du Congo est le plus grand puits de carbone au monde, absorbant plus de carbone que l’Amazonie.

La préservation des forêts du Bassin du Congo est généralement jugée vitale non seulement pour l’avenir de l’Afrique, mais aussi pour celui du monde entier et contribue énormément à lutter contre le réchauffement climatique.

La RDC dispose d’un potentiel énorme en termes de ressources naturelles. Environ 60 % du territoire de la RDC est couvert d’une forêt tropical dense qui fait de ce pays, une réserve exceptionnelle du CO2 et de biodiversité pour la planète.

Un pays dont le sous-sol contiennent des trésors, plus de 1100 substances minérales dont le diamant, l’or, le cuivre, le cobalt, le pétrole, le cotant, le fer, la cassitérite l’uranium, le manganèse, le zinc, l’uranium, l’argent, l’étain, le calcaire, le charbon, le nickel, le plomb, le germanium, le galium …

La RDC, à elle seule détient :

10% des gisements de cuivre du monde

25% des réserves mondiales de diamant industriel

50% des gisements de cobalt du monde

80 % des réserves mondiales du coltan (qui sert à la fabrication des téléphones portables)

Situation Politique

Pays miné par une crise politique et ravagé par des guerres et conflits armés intercommunautaires permanents qui endeuillent et ensanglantent les populations depuis plus de 30 ans surtout dans sa partie Est. A ce jour le pays a enregistré plus de 8 millions de morts.   14 groupes armés étrangers et 266 groupes armés internes sont impliqués dans les atrocités à l’est du pays.  Depuis janvier 2025, le nord et le sud Kivu sont sous contrôle de l’AFC-M23.

Situation socio-économique

Les conflits armés entravent le développement économique et social. En raison de la destruction de nombreuses propriétés et infrastructures, la majorité de Congolaises et Congolais vit dans la précarité. Le niveau de vie des populations ne correspond pas à ses immenses ressources naturelles. Manque des infrastructures de base accès à l’eau, l’électricité, pas d’infrastructures routières.

Si la situation de précarité affecte toutes les populations, elle se montre encore plus aggravée dans les zones contrôlées par la rébellion du l’AFC/M23 : plus de 6,9 millions des déplacés sans assistance conséquente, l’insécurité alimentaire est galopante.

Situation sociale

Malgré toutes les difficultés évoquées, la diversité culturelle, artistique et linguistique constitue l’une des grandes richesses de la RDC. Sur le plan linguistique, la RDC compte 4 langues nationales à savoir : le lingala ; le kikongo ; le tshiluba ; le swahili et plus de 400 dialectes.  Le français est la langue officielle.

Activités minières à Kolwezi

60% du cobalt mondial est extrait des mines de la République Démocratique du Congo.  Il est principalement produit par des mines industrielles à grande échelle qui représentent 80% des exportations de cobalt de la RD Congo et 20% proviennent des mines artisanales. Le secteur minier attire beaucoup d’investissements étrangers (Américains, Européens, Chinois). 

Enjeux et défis de l’exploitation minière

Nous pouvons citer deux enjeux importants : économique et technologiques. Comme enjeu économique, le secteur minier peut engendrer de nouvelles recettes publiques abondantes, en termes d’investissements directs étrangers, des recettes d’exploitation, d’impôts et autres taxes, qui pourraient permettre de construire le pays. 

Le cobalt est un métal désormais indissociable de notre monde technologique moderne

(Batteries rechargeables pour les pareilles électroniques portables, industries chimiques et aéronautique, dispositifs médicaux, drones, montres intelligentes).  50% du cobalt produit est utilisé dans les véhicules électriques.  Et donc, la révolution liée aux véhicules électriques ne pourra pas avoir lieu sans le cobalt de la RD Congo.  Celui-ci reste essentiel pour la transition vers une économie décarbonée, nécessaire pour lutter contre la crise climatique. Les défis environnementaux sont aussi énormes, parmi lesquels les impacts négatifs perçus par les communautés locales dont les dépossessions illégales des terres, les délocalisations forcées, la pollution de l’environnement (Eau, air, terre), les violations de droits humains…

Les reserves minières vont certes s’épuiser un jour.  Nous auront à notre passif, le chômage, des populations sans vie, l’épuisement de certaines réserves naturelle, la déforestation, l’appauvrissement de l’agriculture et de l’élevage local,  des fleuves contaminés…

Rivières et animaux aquatiques contaminés

La production du cobalt passe par le traitement hydro métallurgique ou voie humide. Parmi les étapes de traitement, il y a la lixiviation.  C’est est un procédé chimique qui implique la dissolution des métaux dans une solution.  Elle se réalisée normalement à l’aide de l’acide sulfurique.

Selon les ingénieurs de la place 0.80 [m3] d’acide à 98% est utilisé pour la production d’une tonne de cuivre.  Ce ratio peut même passer à 2 m3 d’acide à 98% par tonnes de cuivre.

En 2024, la RDC a produit 220 000 tonnes de cobalt, représentant 76% de la production mondiale (premier producteur mondial de cobalt).  L’utilisation de l’acide dans ce cas peut être estimé à plus de 176 000 m3 pour 220 000 tonnes.

Pollution des sols agricoles

Soutien des communautés locales

Assister les personnes victimes de violences et d’Abus des droits humains, principalement les personnes démunies, leur accorder l’aide juridique et judiciaire telle est la mission de notre organisation dénommée Centre d’aide Juridique et judiciaire basée dans la ville minière de Kolwezi en République Démocratique du Congo, créé le 28 novembre 2007.  Dans le cadre des impacts de l’exploitation minière, nous organisons les services suivants pour les communautés locales :

  • Accueil et écoute des victimes
  • Descentes de terrain pour vérification des faits
  • Analyse et expertise des données
  • Etude des cas et préparation des arguments de droit
  • Séances de discussions avec les communautés ou personnes victimes
  • Dénonciation et plaidoyers au niveau de l’entreprise ou des instances judiciaires ou encore au près du gouvernement
Ecoute et accompagnement des communautés locales
Descente de terrain et vérification des faits

CONCLUSION

«L’environnement naturel est un bien collectif, le patrimoine de toute l’humanité et la responsabilité de chacun. Si nous faisons nôtre quelque chose, ce n’est que pour l’administrer pour le bien de tous.(95)

Nous sommes tous les consommateurs des produits finis tirés du cobalt (ordinateurs portables, téléphones, batterie). Les entreprises qui produisent le cobalt le font malheureusement en commettant des crimes, en violant les droit fondamentaux des personnes. Consommateurs, nous ne pouvons pas restés indifférents, complices par notre silence.

Nous pouvons ensemble nous engager et plaider pour une économie soucieuse  de l’homme, de la dignité humaine et de l’environnement. Et c’est cela que nous faisons depuis quelques années en partenariat avec Action de Carême et Pain pour le Prochain.

Produire pour construire et non pour détruire – Penser aux générations futures. Tel est notre vision.

Sœur Nathalie Kangaj

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