Soeur Marthe LOSSER

Marthe Losser est née à Sélestat, en Alsace, le 15 février 1932. Elle était l’aînée d’une fratrie de 4 enfants d’une famille chrétienne. Elle a fait ses classes primaires d’abord à Steige, dans le Val de Villé où son père a été nommé instituteur et où il était aussi l’organiste de la paroisse. Ensuite Marthe a poursuivi sa scolarité à Kienzheim, chez les religieuses du Sacré Cœur. Après la guerre, elle a rejoint le pensionnat de Molsheim des sœurs de Notre Dame avec sa sœur Monique. En 1947, elle quitte Molsheim pour le pensionnat Notre Dame à Strasbourg. C’est là que mûrit progressivement sa vocation religieuse et elle entre à l’âge de 18 ans au noviciat de Verneuil-sur-Seine, en février 1950, et y prononce ses vœux temporaires le 13 septembre 1952. Elle poursuit sa formation religieuse au Juvénat de la Congrégation Notre Dame, rue Blomet à Paris, tout en assurant quelques heures de catéchèse à la paroisse St Lambert et en préparant le baccalauréat.

En 1954, Marthe, en religion sœur St Léon, est nommée à la communauté de Strasbourg. Là, en 1956, elle prononce ses vœux définitifs le 7 octobre en tant que sœur Oblate. Jusqu’en 1965, elle est institutrice à Notre Dame, tout en assurant des heures de catéchisme à la paroisse St Jean où elle est très appréciée par les enfants et les familles. Sa communauté lui confie en 1970, étant donné ses compétences et son sens pratique, l’important service de l’intendance. C’est le moment où l’école s’est beaucoup développée, grâce à de nouvelles constructions devenues nécessaires par la mise en place de la carte scolaire concernant les écoles catholiques de Strasbourg. A cette époque, se sont aussi formées les fraternités issues de la communauté rue des Mineurs, et Marthe a participé à ce mouvement. Grâce au renouveau de la vie religieuse, elle est de plus en plus proche de sa famille. Par sa mémoire prodigieuse, elle n’oublie aucun anniversaire de ses neveux et nièces, ni de ses nombreux petits-neveux et arrière petits-neveux.

L’évêché ayant besoin d’animateurs pour la pastorale, son ancien curé la propose en aide à la paroisse St Jean où elle donne le meilleur d’elle-même. Son souhait de toujours peut enfin se réaliser, tout d’abord à St Jean même, puis surtout à la paroisse voisine St Pierre Le Vieux. Pendant 20 ans, en tant que coopératrice de la pastorale, elle y a exercé avec bonheur de multiples fonctions. Sœur Marthe prépare les enfants aux sacrements, reçoit les familles, se fait beaucoup de relations, visite les personnes âgées, devient le bras droit de son curé qui l’apprécie à sa juste mesure et ne peut plus se passer d’elle, même après sa retraite officielle en 1997. Bien que d’un tempérament très actif, notre sœur aimait nous rappeler qu’elle

s’appelait Marie-Marthe. Ses activités étaient soutenues par une intense vie de prière. Elle savait être Marie à ses heures.

Sa fraternité s’étant installée à Cronenbourg en 1998, Marthe a continué à se rendre utile à la paroisse St Florent en assurant le fleurissement de l’église et en intégrant le groupe SEM (Service Evangélique des Malades). C’est avec joie qu’elle portait la communion à des personnes âgées et faisait des visites à l’EHPAD du quartier. Ses forces déclinant peu à peu, elle accepte avec courage et foi l’annonce de son cancer qui va l’emporter en l’espace d’un mois, le 25 septembre 2021.

La célébration eucharistique de son retour à Dieu, le 30 septembre, a réuni, en plus des sœurs qui pouvaient y participer, de nombreux paroissiens et amis de longue date, son propre frère, sa plus jeune sœur et ses neveux et nièces qui ont pris une part active à la célébration de l’A-Dieu. Nous confions notre sœur à la tendresse de la Vierge Marie qu’elle a tant aimée et priée.

Marie-Thérèse Spisser et Marie-Paule Sieffert