Marie-Eugénie Boehler – Soeur Elisabeth (de la Trinité)

16 juin 1922 – 16 juillet 2019





Elisabeth, tu es née à Molsheim (Bas Rhin), aînée d’une sœur et d’un frère. Vous avez vécu une enfance heureuse avec vos parents cultivateurs dans la plaine et viticulteurs sur la colline. Tu fais ton primaire à l’école communale et ton secondaire chez les sœurs de Notre-Dame à Molsheim. Mais en 1940, c’est la guerre, l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, le départ des dernières religieuses de la congrégation Notre Dame de Molsheim. Tu as 18 ans. Tout cela te pousse ainsi que ton amie, Hélène Pfirsch, à mûrir votre projet de vie religieuse et à demander à vos parents l’autorisation de quitter l’Alsace pour entrer à la congrégation Notre-Dame, sans réaliser le sacrifice que vous leur demandez !
Vous partez donc, le 6 septembre 1940, faire votre noviciat et vos 1ères années de vie religieuse à Louveciennes en Seine et Oise où le noviciat s’était réfugié. Tu y fais ta profession temporaire le 28 septembre 1942.
Tu pars alors continuer tes études à Paris, où tu passes ton bac philo. Puis en 1943 vous rejoignez la communauté de St Etienne d’où tu commences tes études supérieures à Lyon.
Tu fais ta profession perpétuelle le 26 octobre 1946.

De 1947 à 1955, tu es à Strasbourg, enseignante en lettres au collège et préfète de l’internat.

De 1955 à 2010 tu es à Nancy. C’est là que tu commences une vie très active !
Au service des jeunes, tu es professeur de lettres et directrice de l’école maternelle et du primaire. Tu donnes à Anne-Marie Launay l’opportunité de mettre ses dons au service des petits de la maternelle, ce dont elle te sera reconnaissante jusqu’à la fin de sa vie !
Au service de l’enseignement catholique tu es conseillère pédagogique.
Au service de la congrégation, tu es secrétaire de la Mutuelle St Martin et tu formes, pour lui passer la relève, Nathalie Duterte qui garde un souvenir particulier de ton « dynamisme » ! Tu es aussi nommée régionale des communautés de l’Est.
Tu ne devais pas trouver beaucoup de temps pour ta famille qui compte tant pour toi ! Elle a dû attendre ta retraite pour profiter un peu plus de ta présence.

Mais, peu à peu la communauté de Nancy diminue, il faut fermer la maison. Avec Anne-Marie Launay, tu rejoins alors la communauté de Reims, place Godinot. Inutile de te proposer des activités à l’extérieur, tu les trouves toi-même selon tes goûts et tes dons ! En particulier, au Service évangélique des malades et à la bibliothèque diocésaine à la maison St-Sixte. Tu prends bien ta place dans la communauté.

Mais, pour les mêmes raisons, nous devons fermer la maison de la place Godinot. Vous intégrez la résidence Nicolas Roland en avril 2014. Tu es encore en pleine forme et tu continues tes activités extérieures.


Ta sœur Marie-Rose, avec qui tu entretiens des relations téléphoniques très régulières, décède des suites d’un accident, en juillet 2016. Pour toi, c’est un très grand coup qui a des répercussions sur ton physique. Peu à peu tes forces diminuent, Tu as une grave maladie que les médecins n’arrivent pas à identifier. Tu luttes avec courage, tu suis bien les prescriptions médicales, tu sembles « remonter la pente », mais le 16 juillet tu nous quittes en quelques heures, laissant désemparées et bouleversées les sœurs déjà bien éprouvées par le départ récent de sœur Madeleine et sœur Anne-Marie. Il faut toute la délicatesse et le dévouement du personnel pour les aider à supporter cette nouvelle épreuve.


Tu as donc eu une vie bien remplie, Elisabeth. Ton sens des responsabilités, ton courage, tes dons d’éducatrice, ton amour de la congrégation t’y ont aidée. Sous des abords un peu rugueux parfois, tu cachais une grande délicatesse de cœur et une vie spirituelle profonde dont tu parlais volontiers quand tu te sentais en confiance. Tu n’étais pas à Nancy lors de la découverte de ses restes en 1950, mais tu as été évidemment marquée par notre bienheureuse Mère Alix. Tu aimais beaucoup sœur Elisabeth de la Trinité dont tu avais choisi le nom à ta profession religieuse. Durant tes longues épreuves physiques de ces derniers mois, peut-être t’es-tu rappelée cette citation d’Elisabeth : « Lorsque le poids du corps se fait sentir et fatigue votre âme, ne vous découragez pas mais allez par la foi et l’amour à Celui qui a dit Venez à moi et je vous soulagerai.

Que Celui que tu as cherché et aimé toute ta vie en servant les autres t’accueille avec tout son amour et sa miséricorde.