La chanson “Aquarela” de Toquinho semble avoir été écrite pour Maria José. Artiste peintre, éducatrice, assistante sociale, psychanalyste, Sr. Maria José nous a dit adieu ce 21 Février dans la Maison São Pedro Fourier où elle habitait. Elle s’est décolorée suite à plusieurs mois de souffrance physique.
Elle a laissé ses marques avec des couleurs vibrantes dans la Vicairie du Brésil et dans plusieurs endroits par lesquels elle est passé. Dans l’aquarelle de l’Evangile de Jésus et dans la tradition éducative de la Congrégation elle a toujours trouvé ses couleurs. Elle a su les combiner et imaginer des jeunes et des enfants peignant des mouettes dans le ciel, des adultes lisant, écrivant et manifestant avec fermeté leurs opinions.

Maria José est rentré dans la Congrégation en 1951. Elle a fait son Noviciat à Jupille – Belgique. Elle a reçu le nom religieux de Sr José Gaspar en hommage à son oncle Dom José Gaspar, le deuxième archevêque de São Paulo, décédé en 1943 dans un accident aérien.
De retour de la Belgique, Maria José a travaillé dans Assistance au littoral d’Anchieta (ALA) à Santos et à Apiaí comme accompagnatrice des caravanes éducatives. Elle a consacré une grande partie de sa vie à la formation continue de religieux et religieuses. Spécialisée dans des dynamiques de groupe, elle accompagnait les cours d’actualisation de vie religieuse proposés par la Conférence des Religieux du Brésil.
Elle a voyagé beaucoup à travers le pays pour animer des séminaires et des jours de formation. Par la suite elle a consacré une partie de sa vie au travail pastoral dans la zone est de L’Archidiocèse de São Paulo auprès de l’Evêque Dom Angélico Bernardino. Elle a fondé l’Espace Créatif en 2001, un projet artistique éducatif pour les jeunes de la périphérie de São Paulo.
Elle a brodé et peint de vraies œuvres d’art qu’offrait à la famille, aux Sœurs, et aux ami(e)s. Pour beaucoup d’entre nous avons son art est bien présent dans nos maisons.
De forte personnalité, Maria José participait activement des réunions, de rencontres et assemblées de la Congrégation. Elle disait que son développement était le résultat d’un travail acharné sur soi-même, elle se considérait autodidacte et artisane de sa propre vie.
Du silence obéissant et de la timidité de la jeunesse elle a petit à petit poli et révélé sa riche vie intérieure et a grandi dans le développement de ses dons. Dans beaucoup d’occasions j’ai eu la joie de parler en tête à tête avec elle et de découvrir son extraordinaire ouverture et la tendresse qui l’habitait, alliées à une vaste perception du cœur humain.
Maria José, Mazé, chère sœur et amie nous te gardons du ‘coté gauche de notre poitrine’ et marchons ensemble sur la très belle passerelle d’une jolie aquarelle qu’un jour décolorera…
Nous sommes reconnaissantes pour tes couleurs, pour ton courage et ta fermeté qui restent avec nous et qui sont Histoire dans et de la Congrégation.

Ivone Gebara
Mars – 2019