Sr. Anne-Marie Blaise
• 23/07/1924 + 22/04/2022
Anne-Marie, tu es née le 23 juillet 1924 à Raon l’Etape dans les Vosges, 3ème d’une famille de 5 enfants dont 2 garçons. Tes parents, très chrétiens, vous mettent dans des écoles catholiques. Ton père, pharmacien, doit travailler dur pour payer les pensions.
En 1931 tu fais ta 1ère communion et c’est de ce jour que date ton appel à la vie religieuse.
En septembre 1939, c’est la déclaration de guerre. Avec une de tes sœurs, tu es pensionnaire quelque temps chez les sœurs de N-D qui de Nancy se sont repliées à Darnay. Tu apprécies leur courage, leur ouverture et leur personnalité.
En juin 1940, vous devez rentrer dans vos familles, puis c’est l’exode. De retour à Raon, la vie reprend avec toutes les difficultés de l’occupation.
Après ton bac, tu entreprends des études d’aide médico-social à la Croix Rouge.
Le 8 mai 1946, tu entres au noviciat des sœurs de Notre-Dame, à Verneuil / Seine dans la région parisienne.
Le 7 août 1948, tu fais ta profession religieuse temporaire à Nancy où tu restes jusqu’en 1958. Infirmière de la communauté et des élèves, tu suis en même temps les cours de l’école d’infirmières pour obtenir ton diplôme d’Etat.
En 1958, tu es nommée à Epinal où tu découvres le monde des migrants, en particulier des portugais.
A deux reprises, tu pars à Porto faire un stage d’apprentissage de la langue. Puis sœur Madeleine-Marie Foulon, Vicaire de l’époque, t’y envoie pour t’y implanter. C’est une expérience difficile (pas d’autres sœurs de la congrégation) mais vitale. Tu y es infirmière et tu t’adaptes bien à ta vie portugaise.
Mais, en 1985, ta santé t’oblige à rentrer en France, à Chenôve, près de Dijon. Tu te rapproches des soeurs Marie-Madeleine Allombert et Elisabeth Sordet qui vivent en fraternité dans un quartier d’immigrés.
Tu t’investis dans la paroisse et tu tisses des liens durables à Chenôve. Tu te joins à une équipe de religieuses en Milieu Ouvrier.
En 2010, sœur Christiane Kientz alors Vicaire te demande de rejoindre la communauté de Reims, mais c’est une déchirure pour toi ! Ce n’est pas le milieu dans lequel tu habitais et étais heureuse. Tu essaies de trouver un sens à ta nouvelle vie en rejoignant des religieuses et un frère au service des migrants.
Mais la communauté vieillit et diminue. Il faut quitter la place Godinot et entrer dans l’EHPAD Nicolas Roland, en avril 2014. C’est bien dur pour toi qui te sens « trop jeune » pour y entrer. Pourtant de gros problèmes de santé ne tardent pas et tu as besoin de soins journaliers.
Tu luttes courageusement, ta santé s’améliore, tu trouves des activités pour te rendre utile et tu es attentive à chacun (un peu trop parfois !) Tu rends de grands services pour la liturgie.
Mais la mort de ta sœur Monique te marque profondément et ta santé s’en ressent. Peu à peu tu perds tes forces et tu ne peux plus faire ce que tu veux.
Anne-Marie, ta vie n’a pas été un long fleuve tranquille, mais ta foi profonde, ton engagement total et fidèle au Seigneur, t’ont soutenue. Tant que tes forces te l’ont permis, tu aimais « aller recharger tes batteries » à l’abbaye d’Acey dans le Jura, plusieurs fois par an. Tu comptais aussi beaucoup sur Marie. Et c’est le chapelet entre les doigts que tu as rendu ton dernier souffle au Seigneur, paisiblement, le vendredi 22 avril 2022 au soir.
Sœur Myriam Péan