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Soeur Anne Bribosia

05/03/ 1943 Bruxelles – + 25/03/ 2021 São Paulo

 



Tant de chemin parcouru, tant de recherches, de questions, de doutes, des joies
toujours à la recherche du Visage Bien-Aimé parmi les nombreux visages qu’elle
a trouvé sur son chemin. C’était le sens de sa vie renouvelée à chaque jour.
Dès sa jeunesse, elle a cherché une vie contemplative et nourrissait une
prédilection particulière pour les textes de saint Jean de la Croix. Elle disait
souvent combien elle éprouvait une certaine inquiétude spirituelle précoce
comme si son coeur cherchait quelque chose sans réponse immédiate.
C’est dans cette recherche qu’elle entre dans la Congrégation en 1963, fait le
Noviciat à Verneuil (France), étudie l’histoire et devient enseignante au Lycée du
Berlaymont pendant quelques années. Dans les années 1970, elle a vécu aussi
dans la première Fraternité créée en Belgique à Waterloo où j’ai été avec elle
pendant un certain temps.
La vie la conduite à voyager au Brésil et c’est fut un moment privilégié de
rencontres et connaissances. En ce moment elle a senti son coeur vibrer de joie et
après un certain temps elle décide d’y rester. Passant par différents endroits du
pays elle s’est finalement fixé en 1988 en Amazonie.


Anne est née à Bruxelles en 1943 et a vécu son enfance et jeunesse à Namur où
son père était juge. Monsieur Paul Bribosia et Madame Jeanne, ses parents, ont
eu cinq enfants et elle était la fille du milieu entre deux soeurs et deux frères. Une
famille très catholique, qui a marqué la vie et les choix d’Anne. Dès son plus
jeune âge elle cherchait sa place dans le monde, et a pris la décision d’entrer
dans notre Congrégation, peut-être influencée par les deux tantes qui y étaient :
Soeur Maria Madeleine qui a vécu de nombreuses années à Santos et Soeur
Marie Henri qui a vécu de nombreuses années à Rome.
Après la route européenne Anne arrive au Brésil. Soeur Alzira, « ma collègue »
comme elle avait l’habitude de l’appeler l’a accueillie avec affection et ensemble,
elles ont servi le peuple de l’Amazonie avec un amour et une fidélité, toujours
renouvelées.
À Manaus, Anne vit une vie très attentive à la vie du peuple, apprend mieux la
langue, les intonations de la région, les habitudes et la richesse de l’Amazonie.
Elle a été animatrice des retraites à la Conférence des religieuses à Manaus et au
Centre d’études Bibliques. Elle a donné sa contribution biblique et théologique
dans de nombreux endroits et pour de nombreux groupes qui lui sont très
reconnaissants.
Elle était aussi une grande connaisseuse de nos fondateurs et à ce titre a
participé à des équipes internationales d’étude et souvent donnée des cours sur
leur vie, en particulier pendant le temps de conseillère général de la
Congrégation.
Dans les dernières années de sa vie, atteinte de la maladie d’Alzheimer elle s’est
consacrée à de nombreux travaux manuels avec Alzira. Elles ont fait des
chapelets et des colliers et d’autres artisanats offerts aux gens, en plus de
nombreuses autres petites activités domestiques. En ce temps difficile elle
s’occupait toujours de petites choses et son sourire, sa voix et ses bras ouverts
nous ont toujours accueillis avec une joie qui filait de l’intérieur de son coeur.
Elle a vécu à Manaus jusqu’en 2019 quand la maladie qui l’a prématurément
atteinte a exigé plus de soins. Anne a dû venir à la Maison Saint Pierre Pedro
Fourrier, à São Paulo où elle est restée jusqu’à la fin de ses jours.
Bien qu’elle ait vécu longtemps au Brésil, elle a toujours maintenu grand lien
avec sa famille et avec les soeurs de la Vicairie de Belgique comme le premier lieu
de sa vie et de sa vocation. En plus de sa famille et de la Congrégation elle
cultivait de nombreuses amitiés en différentes parties du monde et du Brésil,
amitiés qui ne l’oublieront jamais.
Sa chanson préférée « Je ne regrette rien », chantée par Edith Piaf était comme
un solo de fond de ses nombreuses aventures et poursuites du visage Bien-Aimé.
Et, comme chantait Edith à la fin de la chanson « maintenant je recommence à
nouveau », notre chère Anne reprend ou poursuit sa trajectoire vivant
maintenant dans le Mystère Infini qui l’a tissée, l’a fait vivre et l’a accueillie dans
l’immensité de l’Amour.
Selon le témoignage d’Soeur Arlene, présente dans les derniers moments de sa
vie, Anne est partie comme un oiseau, libre, léger, calme comme si elle était
attirée par un horizon lumineux, peut-être un tendre signe et un sourire venu du
visage Bien-Aimé qu’elle a toujours cherché.


Votre « collègue » et ta soeur,
Ivone Gebara
São Paulo, 12 de ABRIL DE 2021.