Agnès-Marie NGUYEN thi Phuoc
4 août 1933 – 2 janvier 2021
Agnès est née le 4 août 1933, à Saigon, 7e enfant d’une fratrie qui en comptera 11. Une de ses cousines, presque du même âge, portera le même prénom. Elles vivront entre elles une belle entente, délicate et confiante. Encore étudiantes, elles ont participé à des camps de vacances d’été organisés par les «Mères » de la Congrégation Notre-Dame à Da-Lat : c’est ainsi qu’elles ont connu la Congrégation.
Agnès a d’abord fait 3 années d’études de médecine puis a suivi son désir d’être religieuse. Les deux cousines sont arrivées en France pour suivre les années de formation religieuse : postulat, noviciat et noviciat apostolique avant de prononcer leurs premiers vœux, en 1963, et de vivre leur vie religieuse, d’abord en France puis, pour Agnès-Marie, au Viet-Nam où elle prononce ses vœux définitifs en 1968.
Ces années-là, de 1954 à 1975, la guerre fait rage, entre le Viet-Nam Nord et le Viet-Nam Sud. En 1975, nombreux sont les Vietnamiens qui doivent quitter leur pays. La famille d’Agnès-Marie arrive en France en 1985. De 1986 à 1993, Agnès-Marie, à Saint-Etienne, poursuit ses études de médecine, externe et interne, puis pratique la médecine ainsi que l’acupuncture à Lyon et Villeurbanne, avec une coupure de 3 ans à Menton et des temps de remplacements et de bénévolat dans une association. Elle obtient son décret de naturalisation en octobre 1990.
Agnès-Marie aimait la nature en se promenant dans les parcs de Lyon. Elle a aussi toujours répondu OUI aux appels des sœurs de l’Abbaye (à Paris) pour le Têt ; elle venait par le train, toujours avec quelques saynètes dans la poche, pour égayer les sœurs plus âgées et avoir l’occasion de revoir les anciennes missionnaires du Viet-Nam.
Mais arrive un temps où la fatigue l’emporte. Agnès-Marie est alors accueillie à la maison des sœurs aînées de Brunoy-La Florida en septembre 2019. Elle semble alors reprendre des forces… mais il faut savoir s’y prendre pour la pousser à faire quelques pas dans le jardin !
Elle aimait toujours l’« office », la prière et elle y a participé tant qu’elle était « debout » ; elle aimait chanter… et même pianoter sur le piano de la « rotonde » et elle savait encore de nombreux chants par cœur.
Elle a toujours été indépendante, parlant peu d’elle-même. Mais l’une ou l’autre sœur avait vécu ses années de formation avec elle ; elle s’en souvenait… et s’en réjouissait…
Agnès-Marie, après seulement deux semaines de maladie du foie, nous a très vite quittées, le 2 janvier 2021, ayant pu revoir quelques personnes de sa famille vivant en France.
La Messe d’A-Dieu a eu lieu le jeudi 7 janvier 2021, célébrée dans la chapelle de la communauté.
S. Odile Guyot-Sionnest