Sœur Marie-Christiane HUBIE

(1922 – 2015)

Née à Paris le 20 février 1922, Christiane est l’aînée de trois sœurs. Elle arrive à Brunoy en 1932, en classe de 5ème ; elle fait partie d’une des premières compagnies de guides, la 1ère Brunoy, lancée par Mère Marie Cécile BLANDIN.

Elle fait des études d’histoire et géographie pendant la guerre, dans Paris  occupé, ce qu’elle rappelait encore ces derniers temps : après un « sitting » dans les rues, elle doit comme tous les étudiants aller se présenter chaque jour au poste de police ! Les études sont plutôt livresques et c’est plus tard, en allant à Rome en train avec les élèves, qu’elle découvre la montagne ! 

En 1943, elle entre au noviciat, alors réfugié à Louveciennes, et fait profession temporaire le 8 septembre 1945, à Verneuil. Aussitôt Mère Marie Cécile la ramène à Brunoy qu’elle ne quittera plus. Elle y fait profession perpétuelle le 8 septembre 1948.

Jusqu’en 1987, l’année de sa retraite, elle va se dépenser pour l’éducation à Brunoy. Elle est à l’origine des lycées techniques, en particulier le Lycée Hôtelier, « son grand bonheur ». 

Puis, c’est au diocèse qu’elle va se consacrer. Auprès du directeur de l’enseignement catholique, tous ont apprécié sa compétence et ses qualités d’accueil. Elle participe activement aux groupes de réflexion des deux synodes. Sur le secteur pastoral de Brunoy, elle est élue à l’équipe animatrice et accompagne des catéchumènes. Elle assure du soutien scolaire auprès des femmes incarcérées à Fleury Mérogis.

 Pendant de longues années, elle a participé à la commission des archives de la Congrégation.  Elle y apportait toujours beaucoup d’informations et partageait ses recherches historiques ainsi que ses questions avec le groupe. (Marie-Paule Sieffert)

Que ce soit dans les écoles ou dans les réunions de Congrégation, qui ne se souvient de Sœur Marie-Christiane, appareil photo autour du cou, circulant partout et distribuant ensuite à chaque personne concernée les photos bien étiquetées !

Elle nous laisse le vif souvenir d’une sœur très attachée à la Congrégation, passionnée d’éducation et qui a marqué fortement le développement de l’Institut Saint Pierre à Brunoy. (Thérèse Poizat)

On sentait qu’elle avait une vision sur l’enseignement et qu’elle avait le talent de la traduire dans la réalité. J’ai une grande admiration pour elle. (Annette Heere)

Elle s’intéressait aux personnes et était habitée par le souci de les « faire grandir », les adultes comme les jeunes, de les faire réussir.

Pas une rentrée scolaire, pas une fin d’année sans que vous preniez le temps de passer nous rencontrer. Nous savions que la vie et le travail de chacun avait du sens à vos yeux et que votre prière accompagnait nos joies, nos blessures ou nos peines……..Vous avez toujours participé et soutenu avec force le développement des  formations technologiques et professionnelles, convaincue, comme nous, qu’elles étaient sources d’espoir, de réussite et de continuité éducative pour un grand nombre de jeunes. (Dominique de Rive, ancienne directrice du lycée technique commercial)

J’ai toujours eu l’impression qu’elle me confiait des êtres chers à ses yeux : les élèves du Lycée hôtelier, et que je devais les faire grandir. (Annie Brody, la directrice actuelle du lycée hôtelier)

Quand je pense à Sœur Marie-Christiane, il me vient très souvent à l’esprit notre premier entretien. D’autres chefs d’établissement m’avaient reçu en me faisant le portrait du professeur parfait qu’il fallait que je devienne. Sœur Marie-Christiane m’a d’abord et longtemps parlé des élèves que j’allais avoir, de l’importance pour elles d’obtenir un diplôme, et de la patience qu’il me faudrait déployer car les mathématiques ce n’était vraiment pas « leur tasse de thé ». Elle m’a ensuite parlé de l’Italie, comme si elle venait d’y passer des mois, et a conclu l’entretien en me disant que si j’acceptais le poste, il fallait simplement essayer de faire de mon mieux…..J’ai vite accepté le poste et me suis ensuite renseigné sur Pierre Fourier et Alix Le Clerc et les valeurs fondatrices que l’établissement se devait de promouvoir : par exemple, l’attention à tous et particulièrement aux plus défavorisés, accepter et respecter les personnes (élèves, adultes) comme elles sont, les faire grandir en les accompagnant et en mettant en évidence leurs qualités….. Je me suis rendu compte que c’était bien ces valeurs qui étaient passées au cours de cet entretien car Sœur Marie-Christiane, en Sœur de Notre Dame, les vivait pleinement.

Claudio Vaccari

Ces dernières semaines, nous avons été frappées par sa sérénité et sa simplicité. Elle accueillait ce qui lui arrivait sans aucune amertume, sans aucune plainte. Cela ne semblait pas être un acte de vertu, un effort sur elle-même, mais une attitude profonde et habituelle d’accueil et d’acquiescement à ce qu’elle était amenée à vivre. N’est-ce pas de cette façon qu’elle a répondu aux appels successifs du Seigneur, avec simplicité et ténacité enthousiaste, surtout quand il s’agissait de « faire grandir » les jeunes !  Elle avançait, sans retour sur elle-même, et sans animosité envers  les autres, ce qui la rendait très bienveillante.

Sérénité, simplicité, et aussi action de grâces ! Combien de fois ne l’a-t-on pas entendu répéter à chaque personne qui venait la voir : « On ne peut pas être mieux qu’ici ! »

 Merci Seigneur ! Merci Marie-Christiane !

Sœur Marie-Christiane nous a quittés le 10 février 2015.