SŒUR SŒUR NOËL-ALIX – Geneviève BEUZEVAL

SŒUR NOËL-ALIX – Geneviève BEUZEVAL

14 janvier 1921 – 30 juillet 2018

Chère Noël-Alix,
Nous sommes rassemblés autour de toi pour te dire A Dieu, c’est-à-dire : au revoir. Te voici arrivée au bout du chemin. Tu es née le 14 janvier 1921 à Paris dont tu portes le nom de la grande protectrice : Geneviève. Tu as deux sœurs, l’une de sept ans plus âgée : Anne-Marie, l’autre de sept ans plus jeune, Marie-Thérèse. Habitant le 12ème arrondissement, tu as été tout naturellement élève à l’Institut Saint Pierre Fourier, rue de Prague, où tu as fait toutes tes études. Dans les années 1935 et suivantes, des sœurs de la communauté font partie des premières missionnaires envoyées fonder au Vietnam. Pour les élèves, c’est l’enthousiasme, mais aussi la tristesse de la séparation. Tu as 14 ans quand ta sœur Anne-Marie entre au carmel au Reposoir, un village de montagne au pied des Aravis, en Savoie. Cela vous vaudra tous les ans de belles vacances en famille et, pour toi, des excursions magnifiques et parfois risquées, guidées par le curé. Tu nous as raconté ta peur… et la maîtrise de ta peur.
En 1943, en pleine guerre, tu décides de répondre à l’appel de Dieu et tu entres au noviciat, alors installé à Louveciennes. Vous étiez nombreuses ; ce fut une époque riche mais austère, où parfois vous aviez faim. A Verneuil, le 8 septembre 1945, tu prononces tes vœux temporaires. Tu es envoyée à Paris, rue de Prague, qui sera ta communauté jusqu’en 1988.
Le 4 mai 1947 est célébrée la béatification de notre fondatrice, Alix Le Clerc. Des trains entiers emmènent les pèlerins à Rome : élèves, professeurs, religieuses. Ce sont surtout les sœurs s’occupant du primaire qui sont désignées ; les sœurs travaillant dans les grandes classes auront plus tard l’occasion d’emmener des élèves en pèlerinage. C’est ainsi que tu restes à Paris pour garder la maison pendant ces jours de fête. L’année suivante, le 19 septembre 1948, tu prononces tes vœux perpétuels.
Tu commences une carrière d’enseignante et d’éducatrice. Tu enseignes l’espagnol, la catéchèse, tu es responsable de la classe de troisième ; tu participes aux activités du Centre Jeanne d’Arc : en particulier, jusqu’en 1968, les colonies de vacances avec l’aide de mamans, de grandes élèves, de jeunes religieuses ; elles se tinrent longtemps à Saint Pierre Eglise. – Tu es sacristine ; tu prépares les célébrations dans la chapelle de la communauté comme dans celle du Centre qu’on appelait la grande chapelle. Tu as ainsi accueilli de nombreux prêtres étudiants, parfois étrangers, venant célébrer la messe à l’Institut. Des jeunes gens servaient la messe ; deux sont devenus moines, l’un à Solesmes, l’autre à la Pierre-qui-Vire.
Tu as participé à des camps d’été à Ocharcoaga, quartier de Bilbao(Espagne). Avec des grandes élèves de nos établissements, vous donniez des cours de français à de jeunes garçons. Un jeune prêtre, José Luis, les encadrait. Il vint à Paris pour des études de théologie. Par ton intermédiaire, il put être logé dans les locaux de la paroisse. Vous êtes restés en contact et aujourd’hui, José Luis est là et concélèbre l’Eucharistie pour toi.
En 1986, tu atteins l’âge de la retraite. Deux ans plus tard, il t’est demandé de faire partie de la communauté du noviciat, impasse Morlet, dans le 11ème arrondissement. Tu accompagnes, entre autres, deux jeunes novices hongroises qui parlent peu le français ; elles suivent des cours à l’inter-noviciat de Chevilly-Larue : elles enregistrent les interventions et toi, tu relèves l’enregistrement pour pouvoir ensuite les aider à comprendre ce qui a été dit. Ce fut pour toi une belle expérience.
En 1994, tu pars à Zalaegerszeg, en Hongrie, pour la profession temporaire, le 8 décembre, de ces deux jeunes sœurs hongroises. Et le lendemain, tu fais une chute dans les rues de la ville. Résultat : fracture, hospitalisation, rapatriement à Paris à l’hôpital Saint Antoine, puis amputation de la jambe gauche. Tu vas passer 8 mois en maison de rééducation, à Coubert, où courageusement tu apprends à vivre en fauteuil roulant et, en 1995, tu arrives à Brunoy Florida. Avec toute ton énergie, tu t’adaptes à ta nouvelle vie, moins active certes, mais toujours forte intellectuellement et spirituellement. Tu t’intéresses à tout ! Tu lis beaucoup ! Tu aimes nous parler de l’Italie artistique que tu as parcourue avec ta sœur Marie-Thérèse. Tu fais attention à chacun.
Et comme toujours, là où tu passes, « tu connais tout le monde ». Tu fais facilement connaissance, tu retiens les prénoms, les histoires de chacun. Tu nous l’as redit : « j’aime les gens, j’aime les rendre heureux ». Personnel soignant, ambulanciers, en particulier, ne l’oublient pas.
En 2004, nouvelle maladie grave. Souvent des malaises cardiaques. Et puis, il y a trois semaines, une dernière hospitalisation. Tu as terminé ton parcours terrestre le 30 juillet à 1h du matin.
Noël-Alix, en ce temps où tu te présentes devant Dieu avec toute ta vie, cette Eucharistie est célébrée pour toi.

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