Micheline Chassin de Kergommeaux

Sœur Micheline Chassin de Kergommeaux

(12 juillet 1922 – 4 décembre 2016)

Chère Micheline, chère Mère Marie de l’Assomption pour les anciennes élèves, nous vous entourons aujourd’hui, 8 décembre, en la fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, pour rendre grâce à Dieu, avec elle, avec nous tous réunis ici, pour la vie que le Seigneur vous a donnée et que vous recevez désormais en abondance… Magnificat !
Vous êtes née à Redon, en Bretagne, le 12 juillet 1922, petite dernière d’une grande fratrie de 7 frères et sœurs ; vos parents, chrétiens convaincus, n’ont pas tardé à vous faire rentrer dans la grande famille des enfants de Dieu : ondoyée le jour même de votre naissance et baptisée 8 jours après, la grâce du Seigneur vous a accompagnée tout au long de votre enfance et adolescence ; elle vous préparait au don total que vous alliez faire le 8 septembre 1943 en rentrant au noviciat des sœurs de Notre-Dame à Louveciennes.
Auparavant, vous aviez fait vos études secondaires à Westgate, en Grande Bretagne, où vous aviez connu les « Mères » ; vous êtes entrée ensuite dans une école de commerce dans ce même pays (« Pitman’s commercial examination »). L’anglais n’avait pas de secret pour vous !
Dès votre profession temporaire en 1945 à Verneuil, vous êtes partie au Vietnam où vous avez œuvré jusqu’en septembre 1960. Presque 15 ans en terre d’Asie ! Vous vous êtes occupée des élèves de 7ème, 6ème, 5ème à Dalat : enseignement de l’anglais, catéchèse, chant, surveillances. Votre dynamisme, votre énergie, votre gaîté, votre entrain ont marqué toutes vos élèves, les stimulant, les entraînant toujours plus loin dans la recherche du beau, du bon, du spirituel, les aidant à se dépasser. Ainsi, vous arriviez à faire chanter les élèves les plus timides au cours des célébrations et des fêtes !
En 1960, retour du Vietnam. Vous avez alors vécu à Verneuil, lieu du noviciat général. Les novices de ce temps-là se souviennent de votre gaîté, de votre énergie au travail près des ados.
En août 1965, vous avez reçu un appel pour l’Ouganda ; votre âme missionnaire s’est jetée à corps perdu dans cette nouvelle mission. Vous vous occupiez des élèves de 2de : anglais, français, cours de Bible, chant. Mais une épreuve de santé vous a forcée à revenir 5 mois plus tard en France. On peut imaginer votre déception… Mais comme rien ne vous abattait, vous avez surmonté l’obstacle en reprenant des études, préparant une licence d’enseignement religieux à l’Institut catholique de Paris. Diplôme en main, vous êtes revenue à Verneuil où vous avez retrouvé vos chères élèves de 6ème, 5ème jusqu’en 1972.
A partir de 1972, vous vous êtes tournée délibérément vers la pastorale des jeunes, abandonnant les cours d’anglais. On vous propose une place à l’aumônerie du lycée Buffon à Paris : mi-temps dans ce lycée et mi-temps à Michel-Ange. Là encore, vous avez mis votre imagination, votre audace, vos forces, votre foi au service de ces jeunes. C’est à ce moment-là que vous emmenez toute cette jeunesse, un peu perturbée (nous n’étions pas très loin de mai 68 !) à Taizé pour leur faire vivre une expérience spirituelle, communautaire et internationale. Vous viviez à ce moment-là en « béguinage » rue du commerce avec 3 autres sœurs.
Après ces 8 ans d’aumônerie, riches en expériences, vous avez intégré la communauté de Michel-Ange, travaillant à la pastorale du collège. Je cite le témoignage d’un professeur et mère de famille : « vos racines malouines ont fait de vous un véritable corsaire du Christ ! Corsaire du Christ par votre foi, par votre sens tactique spirituel, corsaire du Christ par votre intrépidité entraînante ! »
Puis, les forces diminuant, ce fut, en 2004, l’Abbaye-aux-Bois, pour une nouvelle étape. Malgré la fatigue, la maladie, vous gardiez cette énergie farouche de vivre, cet entrain, cette bonne humeur qui réjouissaient vos sœurs.
En mars 2009, ce fut l’ultime sacrifice : vous quittiez la communauté pour être accueillie au centre Desfontaines à Quincy. Là commencèrent de longues années de dépendance qui vous ont mise en communion avec les plus pauvres. Une seule chose vous restait, votre magnifique sourire que vous prodiguiez à ceux et celles qui vous approchaient.
Que cet amour de la vie qui vous habitait, Micheline, que cette énergie et cette joie qui vous poussaient en avant soient lumière pour nos propres routes.

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