Madeleine Lapasque

Madeleine Lapasque

Reims

22 juin 1913 – 10 décembre 2018

Madeleine, tu es née le 22 juin 1913 à Versailles.
Tu restes fille unique et tu en as souffert. Ton père, militaire, te donne une éducation stricte qui t’a marquée, mais ta joie de vivre l’a emporté sur l’austérité ! Encore jeune, tu viens avec tes parents habiter Reims. Puis, pour te donner des compagnes de ton âge, ils te mettent pensionnaire chez les sœurs de Notre Dame à Burnot, en Belgique où elles s’étaient réfugiées en 1904. Là tu es très heureuse et tu tisses des liens d’amitié très fidèles.
En 1930, les sœurs reviennent à Reims avec leurs élèves.

Tu as un grand désir de devenir religieuse chez les sœurs de Notre Dame. Mais ta maman, veuve, a besoin de toi. Tu l’accompagnes et la soignes jusqu’à la fin. Tu travailles dans une banque, à Reims où tu te fais des amis.

Tu peux enfin entrer au noviciat à Verneuil le 6 janvier 1952. Tu y fais ta profession temporaire le 3 décembre 1953, et ta profession perpétuelle le 8 décembre 1956 à Reims que tu ne quitteras plus.

Tu mets tes compétences de comptable au service de l’école, puis de la communauté. Tu tiens ferme les cordons de la bourse, dans le souci d’assurer une bonne gestion et de permettre la construction de la maison de la place Godinot sans peser sur la congrégation. Tu es une maitresse femme, bien entourée de laïcs compétents qui deviennent tes amis.

A ta retraite professionnelle en 1971, tu pars, avec quelques sœurs de la communauté, fonder une petite fraternité dans le quartier de l’Europe. D’abord dans une assez grande maison qui vous permet d’accueillir et de vivre la vie du quartier, puis dans la maison paroissiale de St Vincent.
En 1993, vous regagnez la communauté de la place Godinot. Et tu reprends une vie plus monastique et bien rythmée. Tu tiens toujours les comptes et l’intendance de la maison. Tu as beaucoup de pouvoir et d’autorité, secondant la supérieure.

Mais le vieillissement de la congrégation en France oblige la restructuration de nos maisons de sœurs aînées. Les laïcs prennent de plus en plus de responsabilités, et il te faut, Madeleine, te laisser dépouiller. C’est une période très dure pour toi et la nouvelle responsable arrivée à cette période te fait, bien malgré elle, beaucoup souffrir. Peu à peu, tu comprends que les changements ne sont pas une critique du passé mais une nécessité due à l’âge des sœurs. Et peu à peu tu t’apaises et laisses s’exprimer ta joie de vivre, ton sens fraternel. Tu t’es toujours réjouie d’écouter les autres sœurs donner des nouvelles de leurs frères et sœurs. Tu disais : « ma famille, c’est la congrégation ».Tu aimes aussi rejoindre très régulièrement ton groupe du rosaire, où là aussi tu as des amies. Et tu t’engages avec conviction à l’ACAT tant que tes forces te le permettront, et tu entraînes d’autres sœurs avec toi.

Mais le dépouillement n’est pas terminé pour toi et les autres sœurs. La communauté a beaucoup diminué. Tu restes la mémoire de Reims. Nous ne pouvons plus garder la maison de la place Godinot. Vous venez alors ensemble, en avril 2014, à la résidence Nicolas Roland où tu as su trouver ta place et ta mission.

Tu participes activement à la vie de la maison, tu as la joie de recevoir les visites de tes nombreux amis, en particulier ceux de Notre-Dame qui ne manquent pas de venir fêter tes anniversaires ou jubilés. Le dernier aura été ton jubilé de 65 ans de profession religieuse, le 3 juin dernier. Tu es un rayon de soleil pour tes sœurs, mais aussi pour le personnel et bien des résidents. Ta mission principale ? La prière. Un jour que Claire, la responsable en pastorale de ND, était venue, comme régulièrement, vous confier des intentions de prières pour le collège, tu me dis : « J’ai beaucoup de travail aujourd’hui ! ». Ah ! Lequel ? « Prier pour toutes les intentions de Claire » C’était bien toi, Madeleine.

Tes forces diminuaient progressivement, tu étais devenue très malvoyante, mais tu ne te plaignais jamais, tu gardais ton rire communicatif et ta bonne humeur.

Merci pour tout ce que tu nous as donné tout au long de ta longue vie. Pour ton témoignage de foi et de confiance. On te sentait de plus en plus abandonnée dans les mains du Seigneur. Tu ne souhaitais pas mourir (tu aimais trop la vie pour cela, en particulier la vie en communauté.) mais tu étais confiante.

Le 10 décembre 2018 tu nous as quittés paisiblement, entourée de tes sœurs et du personnel si délicat et dévoué, et après avoir reçu les derniers sacrements, sur ta demande.
Tu vas nous manquer, Madeleine, mais tu vas continuer à soutenir tes sœurs, d’une autre manière mais tout aussi réelle. Encore merci, Madeleine !

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